Lubaya, Kabila

Par CAS-INFO

Les réactions sont nombreuses à Kinshasa après le discours du chef de l’État devant l’ONU samedi. À la tribune de la 72e Assemblée générale de l’organisation, Joseph Kabila a répété que les élections étaient irréversibles tout en précisant que la CENI était la seule instituions compétente pour publier le calendrier électoral.Pour le président de l’UDA Originelle, il ne s’agit d’un « plat réchauffé ». Dans une réaction exclusive à CAS-INFO, Claudel André Lubaya refuse de croire à une nouvelle promesse du président de la république. Y croire, dit-il, ce n’est pas connaître l’homme dont l’obsession à confisquer et à exercer le pouvoir en violation de la Constitution et contre la volonté du peuple congolais n’est plus à démontrer.

CAS-INFO : Comment avez-vous réagi au discours du chef de l’État devant l’ONU ?

Son discours nous place dans l’obligation de nous convaincre de son obstination à user de toute sorte de manœuvres dilatoires pour empêcher la tenue des élections. Avec le discours d’aujourd’hui, le Rassop et les mouvements citoyens ont la preuve qu’il est impossible sinon illusoire de compter sur le pouvoir en place pour organiser les élections

Joseph Kabila a évoqué plus de 42 millions d’électeurs déjà enregistrés à ce jour et donc le cap des élections qui est définitivement fixé

Avec Joseph Kabila, il est de plus en plus difficile de croire en ce qu’il dit. À la même période et à la même tribune, il avait promis les élections pour 2016. La suite on la connait, ni en 2016 ni 2017, il n’a rien entrepris pour organiser les élections ni faciliter la tenue des élections. Bien au contraire, Joseph Kabila a usé des plusieurs manœuvres dilatoires non seulement pour retarder mais surtout rendre hypothétique la tenue des élections en RDC. Ce qui est irréversible, c’est plutôt son départ qui est attendu comme une planche de salut par le peuple congolais

Il a pourtant l’air déterminé cette fois-ci…

Aujourd’hui plus qu’hier, et c’est regrettable, le président Kabila est une personne dont les propos ne rassurent pas. La preuve, c’est qu’il a fait son discours devant une salle vide, décorée par sa propre délégation ; les autres ayant carrément séché pour ne pas se voir répéter les mêmes choses qui ne se réalisent jamais. Le prétendu calendrier à publier par la CENI n’est qu’une illusion en laquelle l’Uda Originelle refuse de croire parce qu’il s’agit juste d’une opération de communication destinée à la consommation extérieure. Or, on le sait, sur le tas, tout est mis en œuvre pour retarder et empêcher définitivement la tenue des élections.

Le président de la république a de nouveau rejeté toute ingérence étrangère…

Joseph Kabila est la seule personne mal placée pour évoquer la souveraineté quand on sait que même pour faire à l’épidémie de choléra, son gouvernement recourt à l’aide internationale. Il ne peut pas évoquer cette notion étant donné qu’aux Nations Unies où il se trouve, son gouvernement a sollicité l’appui des partenaires étrangers pour faire aboutir le processus électoral. A l’Uda Originelle, nous ne sommes pas dupes. La souveraineté est chansonnette qu’on nous ressasse pour justifier les dérives d’une gouvernance anti démocratique, sur fond d’incertitude.

Le Rassemblement a déjà donné sa position sur cette question. Dans sa configuration actuelle, la CENI joue le rôle d’une branche spécialisée de la majorité présidentielle dont elle est par ailleurs la cellule électorale. La CENI ne rassure personne, d’où l’impératif pour le Rassemblement de poursuivre la mise en œuvre de sa feuille de route adoptée au conclave de juillet dernier pour en finir avec un régime qui a vandalisé la république et chosifié les citoyens.

Nous ne nous faisons d’illusions sur l’apport ou la contribution éventuelle des Nations Unies quant à la nécessité de l’alternance en RDC. Nous comptons sur notre peuple et sur sa capacité de s’Organiser et de se mobiliser pour faire échec à tout schéma tendant à instaurer une monarchie dans notre pays. L’ONU est là depuis 20 ans, elle ne fait qu’accompagner le régime dans ses dérives et se contente de ses larmes pour pleurer.