Par CAS-INFO
Au lendemain de la décision de la justice angolaise visant le gel de ses avoirs et ceux de son épouse, Isabel Dos Santos, la fille de l’ancien président, Eduardo Dos Santos, Sindika Dokolo évoque une décision regrettable.
« Le procès qui aboutit à cette décision s’est tenu dans le secret le plus total, c’est-à-dire que ni moi ni mon épouse ni nos avocats ni les mandataires qui représentent nos sociétés n’y ont été associés. Donc, c’est un procès complètement à sens unique. Je le dénonce », s’est indigné Sindika Dokolo dans une interview accordée à RFI.
Selon l’agence de presse Angop, la première femme milliardaire d’Afrique doit à l’Etat angolais, avec ses associés, une somme d’environ 1 milliard de dollars. C’est d’ailleurs l’Etat qui a émis une demande d’injonction pour tenter de recouvrir ces fonds. Mais pour son mari et homme d’affaires congolais, cette décision viole les règles minimum d’une justice crédible.
« Ce n’est pas comme ça que fonctionne l’État de droit. Il faut qu’on puisse se défendre et mettre en cause les pièces et les accusations qui sont portées contre vous. C’est le minimum d’une justice crédible », s’est plaint Sindika Dokolo.
Alors que la justice angolaise parle des mesures conservatoires, M. Dokolo qualifie cette mesure d’illégitime.
« S’il fallait prendre des mesures conservatoires contre tous les partenariats que l’État angolais a faits dans le secteur privé dans lequel il aurait perdu de l’argent, il n’y aurait plus beaucoup d’actifs libres en Angola. C’est une première chose. Puis deuxièmement, au niveau du timing et de la méthode, sachant qu’il y a réellement une espèce de vendetta, une ambiance politique qui est assez désastreuse en Angola à l’heure actuelle entre le nouveau président et l’ancien, je pense qu’effectivement, c’est très compliqué de considérer ou d’imaginer que ces mesures puissent être légitimes ».
Ancienne présidente de la compagnie pétrolière d’État Sonangol, Isabel Dos Santos est accusée de corruption dans une campagne d’assainissement des recettes publiques lancée par le président Joao Lourenço. Accusations rejetées par la concernée qui appelle ses employés au calme.
«Je voudrais laisser un message de tranquillité et de confiance à mes équipes. Nous continuerons, chaque jour, dans chaque entreprise, à faire de notre mieux et à lutter pour ce en quoi je crois, pour l’Angola. La route est longue, la vérité prévaudra. Unis, nous sommes plus forts.»