Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a annoncé mercredi la nomination d’une équipe d’experts internationaux chargés d’enquêter sur les violences dans la région du Kasaï en RDC. C’est le Sénégalais Bacre Ndiaye qui conduira la mission. Il sera accompagné de Luc Côté, un Canadien et de la Mauritanienne Fatimata M’Baye.
Fonctionnaire international dans le domaine des Droits de l’Homme où il a fait toutes ses armes, Bacre Ndiaye vient sur un terrain qu’il connait très bien, celui de crimes de masse. Entre 1992 et 1998, l’avocat Sénégalais est nommé Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. Poste qui lui ouvre la porte à des missions où il est souvent question de génocide et des massacres : l’ex-Yougoslavie (1992), le Rwanda (1993 et 1994) et en Papouasie-Nouvelle-Guinée (1995).
C’est donc sur un expérimenté des terrains sensibles et ses deux collègues au profil similaire que l’ONU va miser pour faire éclater la verité. Alors que le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme se dit préoccupé par les informations faisant état d’ »une vague de violence, de violations et d’abus graves et flagrants des droits de l’homme et de violations du droit international humanitaire dans la région du Kasaï ».
Une violence qui a continué à révéler ses secrets ces dernières semaines avec la récente découverte par l’ONU de 38 fosses communes au Kasaï, ramenant le nombre des charniers à plus de 80. Le gouvernement n’en a reconnu que 10 seulement. Bacre Ndiaye et son équipe seront sous le commandement de Kinshasa. Ils sont prévenus.
Les personnes douées et expérimentées ne manquent pas en Afrique. Mais seulement, ont-elles les mains libres? Kabila ne va-t-il pas faire pression sur Macky Sall pour que ce dernier en fasse autant sur son compatriote? Pourquoi le dossier Mwilambwe pris en mains par la justice sénégalaise à compétence universelle n’avance-t-elle pas? J’ai un peu peur.