La République Démocratique du Congo attend une plus grande transparence dans la gestion des fonds qui seront alloués par la communauté internationale à la campagne de riposte contre l’épidémie à virus Ebola qui sévit dans le Nord-est du pays.

La maladie a été reconnue mercredi par les experts de l’organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant une « urgence sanitaire de portée mondiale « .

Le ministère congolais de la santé publique qui a acté la déclaration de l’OMS espère que l’agence onusienne n’a pas cédé aux pressions des lobbys.

« Le ministère espère que cette décision n’est pas le résultat des nombreuses pressions de différents groupes de parties prenantes qui voulaient utiliser cette déclaration comme une opportunité pour lever des fonds pour les acteurs humanitaires malgré les conséquences potentiellement néfastes et imprévisibles pour les communautés affectées qui dépendent grandement du commerce transfrontalier pour leur survie », fait savoir dans un communiqué, le ministre congolais de la santé publique.

Dr Oly Ilunga était d’ailleurs associé à la réunion qui a fait de la dixième épidémie congolaise, une urgence mondiale. Pour lui, la maladie qui a déjà fait plus de 1500 morts en espace d’un an est avant tout une crise de santé publique qui nécessite une réponse par des acteurs ayant une réelle expertise technique.

Avec la déclaration de l’OMS, les 196 pays qui ont signé le règlement sanitaire mondial sont en alerte. Le contrôle sera systématiquement renforcé dans les aéroports et ports alors que d’importants moyens seront débloqués pour faire face à la maladie. D’où l’inquiétude de la RDC qui espère « qu’il y aura une plus grande transparence et redevabilité des acteurs humanitaires par rapport à leur utilisation des fonds pour répondre à cette épidémie d’Ebola ».

Par ailleurs, le ministère de la santé dit craindre certaines conséquences pour les communautés affectées qui dépendent grandement du commerce transfrontalier. Il soulève aussi la difficulté selon laquelle cette épidémie intervient dans un environnement en sous-développement avec des carences du système de santé.

Pour rappel, un évangéliste Sud-Kivutien est décédé mardi après avoir été testé positif d’Ebola. L’homme de 46 ans arrivé dimanche à Goma, venait de Butembo, région considérée comme épicentre de l’épidémie. Depuis plus d’une année, l’épidémie qui ravage la région a fait plus de 1500 morts.