Par Marcel Kitambala
La répression policière des manifestations, de lundi 25 septembre, survenue à Bukavu dans le Sud-Kivu, suscite encore de vives réactions. Dans un communiqué parvenu mardi 26 septembre à l’AFP, le chef de la mission de l’ONU en RDC (Monusco), s’est dit « gravement préoccupé de l’utilisation des armes létales par les forces de défense et de sécurité congolaises, pour réprimer les manifestations pacifiques ».
« Les forces de défense et de sécurité ont l’obligation d’utiliser la force uniquement en dernier recours (…) conformément aux normes internationales », insiste M. Sidikou. « La violence présumée perpétrée par les manifestants ne devrait jamais être une excuse pour l’utilisation de la force létale ».
Concernant le bilan de ces manifestations meurtrières, la Monusco et la police ne parlent pas le même langage. Si pour le chef de la police du Sud-Kivu, le général Louis-Second Karawa, le bilan officiel de la manifestation est d’un mort dont un écolier de 14 ans et de 53 blessés dont 9 policiers, un commissariat de police et le bureau du quartier Panzi ont été brûlés. De son côté, M. Sidikou fait état d’une fillette de 8 ans atteinte par une balle perdue qui lui a été fatale ajoutant que « selon des rapports crédibles reçus par la Monusco, des pertes supplémentaires sont à déplorer ».
L’usage de balles réelles pour réprimer les manifestations est courant en RDC. Fin 2016, au moins 40 personnes avaient été tuées par les forces de sécurité au cours de rassemblements dans plusieurs villes du pays contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.