Un mois pile. C’est le temps qui vient de s’écouler depuis la nomination très contestée de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre. Depuis, les Congolais sont dans l’attente du nouveau gouvernement qui tarde à se mettre en place.
Mercredi, le Premier ministre a remis au chef de l’État son rapport des consultations de la classe politique. Une étape censée précéder le dévoilement des 54 heureux élus qui doivent composer le prochain cabinet.
Maigre moisson dans les rangs du Rassemblement ?
Nommer en lieu et place de Félix Tshisekedi, Bruno Tshibala est censé permettre au pouvoir d’élargir la participation au gouvernement des membres du Rassemblement. Mais cette mission a semblé bien difficile à accomplir pour l’ex secrétaire général adjoint de l’Udps. « Il n’a pas réussi jusque-là à attirer vers lui des grandes figures de l’aile radicale de l’opposition », commente, désespéré, un cadre de la MP.
Bruno Tshibala pourrait toutefois compter sur les derniers de ses anciens camarades à avoir pris leurs distances avec le Rassemblement : l’ancien ministre des finances Freddy Matungulu ou encore Lisanga Bonganga désormais à la tête d’un groupe de soutien à Bruno Tshibala. Par contre, Valentin Mubake, pourtant en désamour avec le groupe de Félix Tshisekedi a d’ores et déjà prévenu qu’il ne sera pas question pour lui d’entrer dans le prochain gouvernement.
le casse-tête des éléphants
L’autre défi auquel fait face le successeur de Samy Badibanga c’est comment gérer les éléphants qui ont favorisé son ascension au pouvoir. Alors que la perspective de confier la direction du CNSA à Joseph Olenga Nkoy semble s’éloigner, la question se pose sur le sort du président des Fonus dans la future équipe gouvernementale. Lui qui en a été exclu pendant la transition du schéma 1+4 pour détournement des fonds publics. Idem pour Roger Lumbala. Candidat à un ministère, le bref passage de l’ancien ministre du commerce extérieur dans la rébellion du M23 risque d’entraver son ambition de revenir aux affaires.
Moins problématique, la place des poids lourds de la MP, Lambert Mende, She Okitundu, Emmanuel Shadari ou encore Thambwe Mwamba ne devrait pas poser problème. La seule question sera de savoir quelle marge de manœuvre aura Bruno Tshibala face aux ministres sur lesquels ils n’aura que peu d’influence.