Par CAS-INFO
C’est un sujet à la fois complexe et délicat. Avant lui, d’autres ministres ont tenté sans arriver. Mais Pius Muabilu veut inverser la tendance et entrer dans l’histoire.
Le ministre de l’urbanisme et habitat a visité ce samedi 22 février, quatre sites contenant des maisons du domaine privé de l’État, illégalement occupées depuis des années.
À Maluku, la banlieue de Kinshasa, les chiffres font froid dans le dos. Au moins 1.360 maisons y compris des villas bien construites et en parfait état, réparties sur 4 sites sont squattées depuis plus de 30 ans par des personnes sans qualité. « Certains ont même tenté d’obtenir les certificats d’enregistrement pour en devenir propriétaires », constate le ministre lors de sa tournée.
Des maisons bâties sur financement de deux entreprises publiques à savoir la Snel (Société nationale d’électricité) et la Regideso mais dont la gestion a été confiée par le maréchal Mobutu au ministère de l’habitat. Sur le terrain, les occupants qui paient entre 20 et 260 dollars selon la capacité de chaque bâtisse verseraient les loyers auprès d’une structure dénommée « comité de suivi », totalement inconnue des services. « Trop c’est trop, il faut que ça s’arrête », tonne Pius Muabilu, sans doute révolté par cette situation.
Mais Maluku n’est qu’un cas parmi tant d’autres. Non loin de là, à Kibomango, un autre site visité par la délégation ministérielle, le constat appelle à une réaction urgente. Des maisons et terrains de l’État y sont impunément occupés sans que les tireurs de ficelles ne soient inquiétés. Situation alarmante également à la cité Plaza au quartier Kinkole dans la commune de la Nsele. Ici, de nouvelles maisons, 16 au total et d’autres encore en construction, ont été quasiment vendues alors qu’elles devraient servir à autre chose. Le site jamais désaffecté est lui-même envahi par des constructions anarchiques qui ne sont pas sans rappeler la magouille qui a élu domicile dans le secteur.
Pius Muabilu qui se dit ministre de terrain promet de faire le miracle là où ses prédécesseurs ont échoué. Dès la semaine prochaine, il annonce les premières actions fortes pour pouvoir rétablir la République dans ses droits.
À l’en croire, aucune exception ne sera faite.
« Nous avons des assignations à atteindre, le président de la République attend des résultats et nous n’avons pas droit à l’erreur », menace ce magnat des médias promettant l’enfer à tous les véreux qui ont longtemps pillé le pays.