Au cours de son point de presse vendredi, le porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo, a, au nom des évêques, non seulement évoqué la controverse autour de la nomination du Premier ministre. Il est aussi revenu sur la question de décrispation du climat politique.
« Plusieurs prisonniers politiques et d’opinions ont bénéficié des mesures décrispations dont des cas emblématiques », a salué Donatien N’shole tout en constatant que les dossiers de Jean Claude Muyambo et de Moïse Katumbi ne sont pas toujours résolus alors que «le rapport est déjà remis à qui de droit ».
« Tout en saluant les résultats déjà obtenus sur ce chapitre, la Cenco déplore une certaine léthargie dans l’application de ces mesures », a déclaré le porte-parole de la Cenco avant d’appeler à mettre tout en œuvre pour favoriser un climat de quiétude et les conditions propices à la tenue des élections apaisées.
Décrispation sélective
En lançant leur appel aujourd’hui, les évêques commencent-ils à manifester des signes d’impatience face au traitement réservé à l’ancien gouverneur de l’ex province du Katanga ? Condamné à 3 ans de prison dans un dossier immobilier devenu depuis fragile – après la rétractation de la juge Ramazani qui avait prononcé le verdict et la série de révélations qui ont fait état d’instrumentalisation politique – l’ancien gouverneur reste coincé dans son exil europeen, alors qu’autres exilés ont regagné le pays.
C’est le cas de Roger Lumbala passé par le M23 avant de se réfugier en Europe, mais qui est rentré triomphalement ou encore de l’ancien chef de guerre Gédéon Kyungu soupçonné de crimes de guerre. Tous deux désormais proches du pouvoir.
Impatient d’attendre à l’extérieur, Moïse Katumbi a tenté en Février dernier de rentrer au pays avec la dépouille de l’opposant historique Étienne Tshisekedi avant de renoncer. Son dossier judiciaire est devenu un véritable enjeu de la crise et de la future campagne présidentielle.