Le conseil des droits de l’Homme a adopté vendredi à Genève sa résolution sur la RDC, non pas pour envoyer une commission d’enquête internationale, mais une équipe d’experts internationaux. Objectif, enquêter (quand même) sur les violences et les allégations d’abus des droits de l’Homme aussi bien par les milices que les forces gouvernementales dans la région du Kasaï.
Une résolution qui coupe la poire en deux et une manière de satisfaire toutes les parties. La RDC, qui s’est opposée à toute enquête dont elle n’assurerait pas la direction et le Haut-commissariat aux droits de l’Homme qui insistait sur une enquête totalement indépendante.
Du côté des réactions, les États-Unis ont affirmé qu’ils apportent fortement leur soutien à la résolution. « Nous comprenons que le mandat établi par la résolution inclut les enquêtes et la publication des rapport sur les violations des Droits de l’Homme », fait savoir un communiqué du Gouvernement américain appelant les autorités congolaises à coopérer et à faciliter l’accès à tous les endroits concernés dans le pays et à protéger les enquêteurs pour éviter le scénario qui a couté la vie aux deux experts de l’Onu, Zaida Catalan et Michael Sharp.
Pour la RDC, il s’agit d’une victoire diplomatique. « La bataille diplomatique menée sur terrain depuis six mois a permis aux partenaires de mieux comprendre la réalité », s’est félicitée la ministre des droits Humains Marie Ange Mushobekwa.
Lecture différente de Human Right Watch. Pour l’ONG américaine, « la décision du Conseil de droits de l’Homme de mandater une équipe internationale apporte l’espoir que la lumière soit faite sur les horribles violences commises dans la région depuis Aout dernier, ce qui représente une étape vers la justice pour des milliers des victimes », s’est réjouie Ida Sawyer, Directrice Afrique Centrale de l’Organisation.
Les violences au Kasaï ont fait plus de 3300 morts selon l’église catholique, et des milliers des déplacés.