Un nouvel appel à la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur la situation au Kasaï. Il émane d’une coalition de 262 organisations non gouvernementales congolaises et de 9 autres étrangères. Parmi elles, l’americaine Human Rights Watch.
Elles adressent cet appel aux Nations unies à 5 jours de la 35e session du Conseil des Droits de l’Homme qui s’ouvre à Genève le 6 Juin prochain.
« Les violences dans la région du Kasaï ont causé d’immenses souffrances, les autorités congolaises se montrant incapables ou peu désireuses d’arrêter le carnage ou de faire en sorte que les responsables des abus rendent des comptes », a déclaré Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. Pour la chercheuse – toujours privée de séjours en RDC depuis l’annulation de son visa l’année dernière, une enquête internationale indépendante est nécessaire pour documenter les abus, identifier les responsables et aider à garantir la justice pour les victimes, a-t-elle précisé.
Du côté des ONG nationales, Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a émis de doute sur la capacité de la justice congolaise d’enquêter de manière sérieuse sur les violences compte tenu, selon lui, de l’implication des hauts fonctionnaires de l’État.
« Un message fort est nécessaire pour montrer que ces crimes ne resteront pas impunis », a, de son côté, appuyé, Paul Nsapu, Secrétaire général adjoint à la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
Le conflit au Kasaï a causé la mort des centaines de personnes. Peut être beaucoup plus selon les bilans. Plusieurs milliers des Congolais ont fui la violence vers l’Angola. Les Nations unies qui ont aussi perdu deux agents tués sur le terrain ont dénoncé à plusieurs reprises l’existence des dizaines de fosses communes où seraient enterrées de nombreuses victimes.