Par CAS-INFO

Les soupçons qui pèsent sur lui sont d’une extrême gravité. Accusé de fomenter un coup contre Félix Tshisekedi qu’il aurait longtemps « espionné » en 2019, selon l’Udps, Kalev Mutond, ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR) plaide non coupable.

«Pourquoi voudrais-je déstabiliser des institutions que j’ai moi-même contribué à mettre en place ? », se demande l’ancien super flic dans une interview accordée Jeune Afrique .

Selon lui, participer à une telle entreprise serait se poignarder dans le dos car explique-t-il, « le président du Sénat est issu de mon parti, la présidente de l’Assemblée nationale, le Premier ministre, les ministres du FCC… ».

Limogé en mars 2019 par Félix Tshisekedi après avoir dirigé la redoutable ANR pendant plus de 8 ans, l’ancien homme fort sous Joseph Kabila a été à la surprise générale, interpellé mercredi dernier à l’aéroport de Ndjili alors qu’il revenait d’un voyage à Kampala.
Dans un premier temps, il se serait agi du passeport diplomatique qu’il détiendrait sans qualité. Mais c’est plutôt ses multiples déplacements dans la région qui sont mal perçus chez les Tshisekedistes, assure-t-on dans l’entourage du président congolais.

Une source proche de François Beya, le conseiller à la sécurité du chef de l’État, a confié à CAS-INFO que les récents voyages de M. Kalev entre Kigali et Kampala ont été contre les intérêts de la République. On le soupçonne d’être de connivence avec certains groupes armés qui opèrent dans le Kivu.

« Le terme “force négative”, je suis la première personne à l’avoir utilisé dans la région ! Alors, comment puis-je, aujourd’hui, aller négocier avec ces gens ?», s’interroge Kalev Mutond. Et d’ajouter, «dans les services de sécurité, aucun responsable ne peut penser que, moi, je peux collaborer avec le mouvement M23. »

Officiellement, Kalev qui serait devenu conseiller à la primature était à Kampala dans une mission connue de sa hiérarchie. Le directeur de cabinet de Sylvestre Ilunga, qui lui avait délivré un ordre de mission a été entendu en fin de semaine par les enquêteurs à ce sujet.

En attendant, l’ancien patron de l’ANR sanctionné par les USA et l’EU pour ses méthodes brutales et ses répressions sanglantes a été interdit de quitter le pays et son passeport retiré.