Par Badibanga poivre D’Arvor
Elle est activiste des droits de l’homme. A l’occasion de la journée internationale de la jeune fille célébrée ce 11 octobre, le réseau des femmes pour les droits et la paix, RFDP a organisé à Bukavu une conférence-débat à l’intention des filles. C’est un moment pour la coordinatrice de ce réseau, Venantie Bisimwa d’attirer l’attention des décideurs politiques sur le respect des textes qui font la promotion des femmes et jeunes filles.
Sans l’ombre d’ un doute, le pays est doté d’un arsenal juridique qui promeut l’éducation scolaire et l’autonomisation des filles. Constant consternant : ces lois sont foulées au pied par les politiques. Pour cette activiste des droits de l’homme, la constitution en tant que loi fondamentale énonce des articles relatifs à l’élimination de toute sorte de violence à l’égard des femmes et filles. Elle fait remarquer que le pays a, de plus, ratifié plusieurs accords internationaux, dont la résolution 1325 de l’ONU, la déclaration de Kampala et d’autres prescrits progressistes qui, dans le pire des cas, sont ignorés. La conséquence est que les femmes et filles n’arrivent pas à jouir de leurs droits à la participation politique ou à toute autre activité à même de les autonomiser économiquement.
Le RFDP condamne des pratiques qu’il qualifie de rétrogrades malgré des bonnes lois qui, dans la pratique, n’ont aucun effet sur la culture de discrimination ou des violences dont les femmes et filles sont victimes. Pas donc assez d’avancées à célébrer sur le plan de cette éducation des filles qui ne devrait pas se limiter au port de l’uniforme et à la répétition des notes. Venantie Bisimwa plaide pour le choix des femmes compétitives aux postes de responsabilité, chose qui donnerait du courage aux jeunes filles à se faire des modèles ou mentors au féminin. La même source précise que les filles ne devront pas se contenter de rêver, mais d’agir pour faire entendre leurs voix, car décidées à s’épanouir. Cela, à l’instar des garçons qui, à tort ou à raison, sont favorisés dans plus d’une famille dans la société congolaise assaillie par des us et coutumes rétrogrades.
En cette journée dédiée aux jeunes filles, le thème retenu les reconnaît comme « force libre et inarrêtable ». Pour mémoire, il y a presque 25 ans depuis que quelques 30 mille femmes originaires de près de deux cent pays sont arrivées à Beijing, en Chine pour la quatrième conférence sur les femmes qui voulaient faire en sorte que les droits des filles et femmes soient reconnus comme des droits fondamentaux.