Par Jean Pierre K

Huit mois après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, « les massacres des civils ont repris de l’ampleur », constate non sans regret, le député Muhindo Nzangi.

Dans un mémo adressé au président de la République dont copie est parvenue à CAS-INFO, l’élu de Butembo déplore des incursions à répétition des miliciens dans les régions de Beni et Butembo.

« Chaque jour ou presque, des villages et centres urbains sont attaqués sous le regard impuissant de l’armée, débordée et accoutumée par cette situation », alerte l’opposant.

Muhindo Nzangi dénonce le silence du chef de l’État devant ces crimes odieux commis contre des paisibles civils.

« Vous n’avez pas adressé des messages de compassion et vous n’avez posé aucun acte de solidarité envers les victimes », déclare t-il en affirmant que rien ne semble être envisagé pour arrêter ce qu’il qualifie de « génocide « .

Muhindo Nzangi rappelle à Félix Tshisekedi ses promesses non tenues, notamment la délocalisation de l’état major général de l’armée.

Pour sauver ce qui peut l’être encore, ce cadre de Ensemble de Moïse Katumbi suggère au président Tshisekedi d’envisager sans tarder  » le lancement d’une opération d’envergure conjointe entre l’armée congolaise et les troupes ougandaises (UPDF) avec des moyens aériens et physiques conséquents pour dit – il, éloigner dans un premier temps l’ennemi des zones urbaines et semi – urbaines ».

L’élu propose aussi la formation et l’équipement des forces loyalistes pour le ratissage.

Cette interpellation intervient au lendemain d’un nouveau carnage à Mbau. Hier, une nouvelle incursion des présumés ADF a été particulièrement meurtrière. Au moins six personnes ont été égorgées et six autres prises en otage.

Mécontents, les jeunes de la région ont manifesté ce jeudi en brûlant des pneus. La route nationale N°4 a été barricadée.

La région de Beni est l’une des zones les plus insécurisées du pays. Hormis les attaques cycliques des groupes armés, Beni est aussi l’un des foyers de l’épidémie à virus Ebola qui a fait plus de 1.800 morts dans l’espace d’une année au Nord-Kivu et en Ituri.