Journée de tolérance et de repos. Ainsi, ont décrété les autorités provinciales de Mbaza Kongo, la province angolaise qui garde encore les vestiges de l’ancien Royaume Kongo, rapporte l’agence de presse du pays, Angop.
C’est ici, le 25 juillet 1506, que Nimi a Lukeni, fondateur de la Cour royale, proclamait le royaume et ses institutions installées dans une ville, devenue jusqu’aujourd’hui, le symbole de ce vaste empire au cœur de l’Afrique centrale.
À Mbanza Kongo ce mardi 25 juillet 2017 – Photo/Angop
Les populations venues de RDC, du Gabon et du Congo Brazzaville se côtoient ici depuis des années pour partager cette histoire commune. Et de part et d’autres des frontières, certains rêvent même de rétablir ce vaste territoire pour donner l’occasion aux Kongo d’y vivre leur destin. Telle, est, notamment, la thèse défendue en RDC par Ne Mwanda Nsemi, leader de la secte Bundu Dia Kongo. Une dénomination qui en rappelle une autre dans l’histoire de la résistance du royaume : Dya Kongo Ntotela, symbole de l’unité et de la résidence des Bakongo comme le rappelle ce jour les archives feuiletées par l’agence angolaise.
Voilà qui conduit en 2008, les forces de sécurité congolaise à réprimer violemment l’insurrection dans les localités du Bas-Congo contrôlées par le « Makesa », le combattants de Bundu dia Kongo. Ce jour-là, Ne Mwanda Nsemi assume un discours autonomiste revendiquant le droit de se retrancher du territoire national pour « préserver l’identité Kongo » dans sa propre terre du Royaume Kongo. La rhétorique mobilise fortement et la réaction du gouvernement est ferme : plus de 200 morts selon l’ONU. Depuis le 17 Mai 2017 et sa fuite de la prison centrale de Kinshasa, c’est dans la « capitale » du Royaume Kongo, à Mbanza Kongo, que Ne Mwamba Nsemi a trouvé refuge. Tout un symbole.
Depuis la fondation du Royaume du Kongo au XIIIe siècle, Mbanza Kongo en était le centre politique, économique, social et culturel. Avec son déclin et la fin de « l’âge d’or », la ville est devenue un village spirituel et mystique des groupes ethno-linguistiques Kikongo.