Par CAS-INFO

Le lancement par le gouvernement de la République démocratique du Congo, depuis le 03 mars 2022 dernier, d’un avis de préqualification en vue d’un contrat de concession pour la gestion et l’exploitation de l’hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga fait polémique au sein des organisations de la société civile. Ces dernières s’opposent à l’attribution du marché à Shabeer Nellikode, jugé « fugitif » à Abu Dhabi pour fraude financière.

Après le mécontentement exprimé par plus de 33 organisations de la société civile au cours de la semaine écoulée, c’est autour, ce lundi 25 Avril 2022, du collectif des mouvements citoyens et ONG des droits de l’homme de manifester leur opposition face à cette décision du gouvernement congolais. Dans une lettre adressée au Premier Ministre, avec copie pour information au ministre de la santé, ce collectif exige pour ce faire la disqualification de “DAPLUS 2000”, société appartenant à Shabeer Nellikode, de l’appel d’offres de concession de gestion et exploitation de cette institution sanitaire.

Ces mouvements citoyens et ONG des droits humains estiment que Monsieur Shabeer Nellikode, sujet Aboudhabien Émirats Arabes Unis, ne remplit pas les critères.

« Selon nos informations, ayant fui son pays en 2019 suite aux problèmes financiers, Shabeer Nellikode est à Kinshasa pour narguer les autorités congolaises. Il est allé s’allier avec le responsable de HJ HOSPITALS à Kinshasa pour faire une jointe venture en vue d’obtenir du gouvernement congolais le contrat de concession de gestion et exploitation de l’hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi. Et concernant ce marché, il sied de signaler qu’il a postulé au nom de la société DAPLUS 2000 », expliquent ces organisations dans leur correspondance au chef du gouvernement.

Elles sollicitent ainsi l’implication et l’intervention personnelle du Premier Ministre en vue de sauver l’hôpital Jason Sendwe. Et ce, pour diverses raisons. C’est notamment le fait que « Shabeer Nellikode, étant fugitif, il a fui dans son pays à cause de sa mauvaise gestion et des problèmes financiers ». Mais aussi, « son hôpital universel d’Abu Dhabi a fermé ses portes depuis 2019 en raison des problèmes financiers ».

« Déjà le ministère de la Santé d’Abu Dhabi a confirmé que suite à une demande de son propriétaire, l’Universal Hospital a été autorisé à fermer depuis 2019. Tous les patients ont été transférés rapidement vers des hôpitaux alternatifs et ont reçu un soutien total pour la transition de leur traitement. Une source informée à l’hôpital a déclaré qu’ils avaient cessé d’accepter des patients hospitalisés depuis la semaine dernière », précisent les mouvements citoyens et ONG des droits de l’homme signataires de cette lettre.

Et d’ajouter :

« Il est entendu que l’Universal Hospital spécialisé de 200 lits n’est plus opérationnel. L’hôpital a déjà été fermé par le ministère de la Santé en avril 2019 pour non-respect de certaines normes de santé et de sécurité. Et lorsque des journalistes ont visité les deux tours de l’ancienne route de l’aéroport, les installations semblaient désertes sans aucun employé. Des sources proches de la direction ont confié à la presse que le propriétaire ne pouvait pas organiser de fonds pour surmonter la crise financière ».

« Il est entendu que plus de 500 membres du personnel de cet hôpital sont confrontés à l’incertitude en raison de la fermeture soudaine de l’hôpital. Certains ont déclaré que leurs salaires n’avaient pas été payés depuis des mois. Un médecin qui a rejoint l’hôpital il y a quelques années a déclaré qu’il n’avait pas non plus été payé pendant des mois. Comment peut-on confier à une personne comme ça la gestion de l’hôpital JASON SENDWE ?», s’interrogent-ils.

Par ailleurs, ces organisations indiquent que toutes ces informations sont publiées par des médias sérieux d’Abu Dhabi, tout en l’illustrant par un lien d’un média crédible d’Abu Dhabi ( Elles dénoncent, toutefois, la mauvaise foi de Monsieur Shabeer Nellikode qui, selon elles, est en train de payer tous ces médias d’Abu Dhabi pour qu’ils suppriment ces informations de leurs sites respectifs.
Ces organisations de la société civile soucieuses du développement de leur « beau et cher pays », la RDC, refusent d’être, disent-elles, la risée de tous.