Les mouvements citoyens congolais appellent ce lundi 31 juillet 2017 à des manifestations pacifiques à travers tout le pays. Objectif, réclamer à la Commission électorale nationale indépendante la publication du calendrier électoral en vue d’élections au plus tard le 31 décembre 2017. Alors que le président de la Ceni a annoncé récemment l’impossibilité de tenir les scrutins cette année, de quelle capacité dispose la Lucha pour faire plier le pouvoir ? À la veille de cette journée test, Fred Bauma, un des leaders du mouvement se confie à CAS-INFO.
CAS-INFO : Ce n’est pas la première fois que la Lucha appelle à manifester. Avant le 19 décembre 2016 Il y a eu beaucoup de manifestations. Qu’est-ce qui va être déterminant cette fois-ci ?
Il y a eu des nombreuses manifestations l’année dernière, jusqu’à ce que l’opposition se disperse dans des négociations et que certains rejoignent le gouvernement à la suite des deals officieux. Maintenant que Joseph Kabila et la MP ont prouvé qu’ils ne pouvaient pas respecter leurs engagements, J’ose croire qu’on a tous appris la leçon et que cette fois, nous ne serons pas distraits et naïfs en pensant que le diable deviendra un ange à l’aube du dernier jour. L’unité et l’engagement sincère sera la chose la plus déterminante. Nous essayons de faire notre part, dans les limites de nos capacités. Nous serons aux côtés de tous ceux qui se lèveront pour exiger l’alternance au plus tard en décembre 2017.
Les récentes manifestations à Kinshasa comme en provinces ont démontré que le risque de répression et d’arrestations reste élevé. En avez-vous conscience ?
Oui, malheureusement nous ne pouvons pas annuler complètement ce risque. Mais la liberté a un coût. Nous avons accepté de payer le prix depuis le début. Nous n’allons pas abandonner.
De plus en plus de partis politiques de l’opposition vous soutiennent et appellent la population à se mobiliser le 31 juillet. Pensez-vous que c’est une bonne chose pour le mouvement ou est-ce que cela risque de lui donner une couleur politique ?
Le 31 Juillet est une date capitale pour la suite de la mobilisation pour l’alternance à la fin de l’année. Nous avons appelé à des manifestations d’abord comme mouvement et collectif de la société civile (CASC). Nous avons ensuite appelé tous les Citoyens à rejoindre cette mobilisation, peu importe les orientations politiques. L’objectif étant de s’assurer d’avoir l’alternance au pouvoir d’ici la fin 2017.
Le fait que les regroupements et partis de l’opposition soutiennent unanimement cet appel de la Lucha et de la société civile est un symbole fort qui montre que quand la nation est en danger, nous pouvons mettre de côté nos divergences. C’est une première depuis la période des négociations de la cité de l’OUA. Ce symbole d’unité autour de l’action sera le plus grand succès de cette mobilisation. Avant d’être des Mouvements citoyens, de la société civile, du Rassop, de l’UNC ou du MLC, nous sommes d’abord des citoyens; et c’est cette qualité qui nous unira le 31 et dans toutes les prochaines manifestations.
Nous allons faire plier le Gouvernement
Vous appelez donc tout le monde à participer…
Oui, nous lançons un appel à tous les Congolais, au pays comme dans la diaspora, à nous rejoindre dans la rue pour exiger l’alternance cette année, avec ou sans les élections.
Vous allez réclamer le calendrier électoral, mais vous savez bien qu’il ne sera pas publié. Quelle sera la suite de votre mouvement ?
Le 31 juillet sera le début d’une longue mobilisation citoyenne qui va durer jusqu’en décembre, jusqu’à l’alternance. Nous allons faire plier le gouvernement et montrer que nous sommes les vrais détenteurs du pouvoir.