Par Jean Pierre K
Moment de stricte intimité. Elargi circonstanciellement à une petite brochette de privilégiés. Quelques invités d’honneur triés sur le volet. Parmi lesquels le président Congolais Denis Sassou Nguesso. Ce n’est ni à Limeté, au siège de l’Udps, son parti de cœur. Ni au très prisé cimetière ETS (Entre ciel et terre) encore moins dans le trop plein cimetière de la Gombé, que repose à jamais le sphinx. Le lider maximo, cercueil recouvert du drapeau congolais, a été rendu à la terre de ses ancêtres dans un coin d’ une concession privée, située dans la commune de la Nséle, à l’Est de Kinshasa.
Porté en terre dans un silence ému de l’assistance, après une dernière et courte cérémonie sobre, en présence notamment de son fils, devenu président, Félix Antoine Tshisekedi, de la veuve, l’incontournable maman Marthe, de l’inséparable Gérard Mulumba, évêque à la retraite et frère du défunt…
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Hommages dignes d’un combattant de la liberté
Jamais dans l’histoire politique récente de la RDC, les funérailles d’un homme avaient autant marqué les esprits, mobilisé la foule et suscité la sympathie. Vivant ou mort, Étienne Tshisekedi restera mythique et toujours égal à lui-même.
Samedi, sous un soleil voilé, éclairant les paysages à peine venteux du célèbre stade des martyrs, près de 100 mille personnes ont bravé le protocole de sécurité pour assister aux obsèques de celui qui aura consacré, près de quarante dernières années de sa vie, à l’avènement de la démocratie et de l’état de droit en RDC. Imposante cérémonie à laquelle chefs d’État et de gouvernement étrangers, représentants des missions diplomatiques et la classe politique RD Congolaise ont pris part. Même chose dans plusieurs villes du pays où le film des obsèques retransmis à la télévision publique et sur écrans géants a été suivi avec attention, émoi et consternation.
Cette date du 01 juin est à inscrire d’une pierre blanche dans l’histoire de la lutte démocratique du pays. Une symbolique date à laquelle, un homme, porte étendard de ce combat, a été célébré et honoré par les siens. Comme pour couronner cette reconnaissance quasi unanime et totalement indiscutable, Étienne Tshisekedi a été élevé au grade de » Grand Coordon » dans le très distingué ordre de héros nationaux Kabila-Lumumba, il n’y a pas mieux ! Comme pour dire, aux grands hommes, la patrie reconnaissante.
Les hommages de ce jour marquent donc la fin de 84 glorieuses années d’un combattant de la liberté, d’un serviteur humble et dévoué du peuple, d’un puits de sagesse, d’un pilier de force, d’une lumière d’espoir.
Deux ans après son décès encore inimaginable, Tshisekedi peut enfin, reposer en paix. Dans sa dernière demeure, le sphinx y va avec le sentiment d’un devoir accompli. Tant, sa lutte non armée a fini par payer. Non seulement, son fils, à la fois biologique et idéologique est aux commandes de la République mais il l’est devenu à la suite d’une élection démocratique et transparente, bien qu’encore constestée. Près de 36 ans après sa création, l’udps est au pouvoir sans avoir fait recours aux armes. L’udps a vaincu, la dictature est derrière nous, travaillons à présent en faveur du progrès social.