La vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et développement durable a eu, le 6 juillet, une séance de travail avec les responsables des Etablissements Kabongo Ngoy, une société d’exploitation forestière basée à Lubumbashi, à laquelle le numéro un de l’Environnement et développement durable a retourné une enveloppe de 7500 dollars américains que cette société a consignée, il y a plus d’un mois, pour l’obtention d’une autorisation de vente et d’exportation des bois d’œuvre.
En remettant cette enveloppe aux responsables de la société Kabongo Ngoy, la VPM Eve Bazaiba leur a également expliqué la procédure à suivre en vue de faire bénéficier l’Etat congolais ainsi que toute la population de cet argent des taxes payées par les opérateurs dans ce secteur.
« Le ministère n’est pas une banque. Ici, on ne perçoit pas l’argent. Nous faisons juste la politique, nous donnons l’orientation. Et dans nos bureaux ici, on n’a pas un coffre-fort pour garder l’argent. L’argent que le conseiller financier ou le comptable reçoivent à la banque, c’est pour le fonctionnement du ministère. Si vous me donnez cet argent et je le prends, c’est que vous êtes en train de me corrompre pour que je vous délivre ce document et c’est l’Etat qui perd. Si vous payez cet argent à la banque, c’est-à-dire, vous permettez à l’état de remplir ses obligations. Je vous ai donc rappelés pour récupérer votre argent que vous avez consigné et aller le payer à la banque, qui vous remettra une preuve de paiement », a indiqué Mme Eve Bazaiba, qui a remis, en plus de cette enveloppe, une note de perception pour que cet argent soit payé à la banque. Et de noter que cette société ou tout autre requérant reviendra auprès des services du ministère avec ces preuves de paiement qui permettront l’établissement des documents sollicités.
Désormais, a-t-elle insisté, vous allez commencer à payer à la banque et ici, on va annexer les preuves de paiement et les avis techniques pour nous permettre de signer les autorisations dont vous avez besoin.
Sortir des sentiers battus et bannir les mauvaises habitudes
Au sortir de cette audience, les responsables des Etablissement Kabongo Ngoy ont expliqué à la presse que le dépôt de l’argent au ministère était une habitude et cela a toujours été le mode opératoire en vue d’obtenir ces autorisations qui leur permettait de fonctionner. « Le mobile de la visite a été de retirer l’argent que l’on avait consigné au ministère de l’Environnement, comme on le faisait d’habitude, en vue d’obtenir les autorisations pour la vente et l’exportation des bois d’œuvre. On venait déposer l’argent au ministère, qui nous livrait ce document », a expliqué un des responsables de cette société d’exploitation forestière.
Il s’est par ailleurs dit surpris de réaliser que les choses ont changé au ministère de l’Environnement et développement durable, qui décline l’offre d’encaisser l’argent au nom et pour le compte du trésor public.
« Aujourd’hui, voulant procéder de la même façon, on nous fait savoir que ce n’est pas cela la procédure. La ministre nous rappelle que le ministère n’est pas une banque. Dans la procédure nous expliquée, on doit passer par les services techniques, qui nous délivreront une note de débit nous permettant d’aller payer les frais à la banque. C’est donc en présentant les preuves de payement à la banque que le ministère va nous délivrer le document voulu », a-t-il indiqué, notant que c’est une innovation qui les a beaucoup émus.
« Nous sommes très satisfaits. Nous, entant qu’usagers, on déposait l’argent et nous ne savions pas si cela servait à l’Etat ou aux individus. Voilà qu’aujourd’hui, nous sommes conscients que cet argent va servir à l’état parce que cela va à la banque de l’Etat », a fait savoir ce responsable des Etablissements Kabongo Ngoy.
Il a été noté que les responsables de cette société forestière, en découvrant l’enveloppe consignée, ont reconnu les billets déposés au ministère, notant que cet argent avait été effectivement consigné, sans qu’il ne soit utilisé ou substitué.