Par CAS-INFO

Dans une interview accordée à CAS-INFO, Magloire Nlandu Pambu, co-fondateur de la Fédération des Entrepreneurs Numériques du Congo (FENCO), s’est dit consterné de voir le gouverneur la Banque Centrale du Congo demandé l’arrêt dans l’immédiat de la plateforme d’investissement MYGOLDREV en RDC.

Selon lui, « la banque centrale a lamentablement échoué à son rôle de mettre en place une bonne politique monétaire dans l’intérêt du peuple congolais. Le franc congolais est la première victime de la mauvaise gestion des dirigeants de la BCC. Il perd sa valeur à une vitesse exponentielle ».

Magloire Nlandu Pambu motive son opposition à la décision du gouverneur de la Banque centrale du Congo par le fait que « le commerce en ligne, le commerce électronique ou le e-commerce, le marketing numérique, le e-marketing, des placements financiers en ligne, limitent les gaspillages de l’énergie humaine, dépensée autre fois sans l’internet ».

Pour lui, la RDC à l’instar des grandes puissances du monde « n’est pas épargnée par cette révolution numérique », d’où l’existence des plateformes d’investissement telles que CROWD1, MYGOLDREV, PROICOIN et bien d’autres, qui requièrent d’apres Magloire Nlandu, «l’accompagnement de l’État et non une adversité qui ne profitera ni au pays ni au peuple Congolais. Interdire les investissements en ligne aujourd’hui c’est violé aussi la constitution en ses articles 34,35 et 36 sans oublier la convention de Genève relative aux Droits de L’Homme ».

Le co-fondateur de la Fédération des Entrepreneurs Numériques du Congo qui insiste sur le fait que « Ces plateformes qui ne sont pas des banques ou des institutions de microcrédit, font une révolution qui donne du fil à retordre aux banques commerciales », soutient que les banques physiques ne facilitent pas la taches aux clients.

« Vous déposez l’argent dans une banque qui prélève dans toute action que vous faites avec votre argent, quand vous retirez l’argent on prélève, vous faites un virement la banque prélève. Non seulement on ne vous accorde pas de crédit aisément et on ne vous donne qu’un intérêt de 2 ou 3 % l’année, alors que ces banques se font des millions chaque jour ici dans notre Pays. C’est pourquoi nous disons non et appelons au changement de la situation ».

« Nous savons tous que les dirigeants de la BCC seraient des millionnaires, combien sont-ils réellement payés pour être aussi riches ? ils sont quand-même des fonctionnaires de l’État. Les échos du rapport de l’IGF qui nous parviennent et nous laissent abasourdis avec des révélations des 52 comptes parallèles logeant 650 millions des dollars, nous nous posons la question de savoir si le compte du trésor était rempli pour qu’on lui oppose ces 52 comptes parallèles ? est-ce légal de loger des sommes du contribuable congolais dans des comptes qui ne sont pas le sien sans son avis au préalable ? », s’est interrogé ce membre de le FENCO.

La Fédération des Entrepreneurs Numériques du Congo considère que la situation économique du pays ne peut aller de l’avant à la suite de ces « manœuvres » constatées de la part des autoritaires de la banque.

« Comment voulons-nous que la situation économique du pays s’améliore ? un Etat débiteur, qui ne paie pas la dette intérieure, qui étouffe l’entrepreneuriat des jeunes, les entreprises locales, parce qu’un groupe d’individus pense plus à leur ventre qu’à l’intérêt général.J’exhorte la BCC à récupérer au profit de l’État cet engouement des investissements en ligne, de markéting numérique, le e-marketing et bien d’autres comme l’on fait les banques des autres Pays à l’exemple des USA, la France, l’Ouganda, le Nigeria, le Rwanda etc. Si la BCC craint le blanchiment des capitaux, la fraude en ce moment, nous demandons au Parlement de légiférer sur cette question comme l’on fait leurs collègues sous d’autres cieux au lieu d’étouffer les initiatives sans présenter une alternative ».

Cette organisation qui indique que le conservatisme moyenâgeux ruine l’économie de la RDC face aux enjeux du moment, rappelle que la diversité de l’économie voulue par tous, est aussi numérique car « la plus grande et puissante entreprise du monde aujourd’hui est numérique et non pétrolière encore moins minière ».

Magloire Nlanduaffirme que barrer la route à cet engouement d’investissements en ligne est simplement être en « déphasage avec la vision du Chef de l’Etat dont le Numérique ainsi que le progrès de la jeunesse et l’émergence d’une classe moyenne sont les éléments majeurs » et par conséquent, « la démission de l’équipe dirigeante de la BCC qui ne sait pas comment se mettre à jour vu l’évolution du monde sera demandée ».

« J’en appelle aux acteurs politiques CACH, FCC, LAMUKA, à la société civile et autres forces vives de notre pays d’accompagner ces initiatives des jeunes pour que nous ayons après plusieurs années une jeunesse beaucoup plus occupée à l’instruction qu’aux futilités qui nous sont imposées par manque d’emplois et d’encadrement adéquat de la part du Gouvernant », a-t-il lancé.