Par la bouche du Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme, les Nations-Unies ont appelé mardi le Gouvernement congolais à apporter une réponse « appropriée » d’ici le 8 juin concernant la mise en place d’une enquête conjointe sur les violences dans la région du Kasaï. Faute de quoi, Zeid Ra’ad Al Hussein a laissé entendre qu’il insisterait qu’il soit créé un mécanisme d’enquête internationale.
Jusque-là catégoriquement opposées à cette démarche, les autorités congolaises semblent, cette fois-ci, avoir pris au sérieux la menace des Nations unies. Mais Kinshasa pose ses conditions. C’est par le biais du ministre des Droits Humains que la RDC a apporté sa réponse mardi soir.
« D’accord pour les enquêtes conjointes Gouvernement/Nations unies sur les tueries au Kasaï. Mais la justice congolaise garde la direction des enquêtes », a prévenu Marie Ange Mushobekwa sur son compte twitter.
Depuis le début, le ministre des Affaires étrangères avait pourtant continué à demander aux Nations unies de, plutôt, verser d’éventuelles preuves à la justice congolaise en lieu et place d’une nouvelle enquête.
Mais l’intervention des États-Unis semblent avoir changé la donne. Lundi, à la veille de la 35e session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, l’ambassadrice des États-Unis à l’Onu Nikki Haley a appelé les États membres à soutenir la création d’une commission d’enquête pour faire la lumière à la fois sur les violences au Kasaï et le meurtre de deux agents de l’Onu en mars dernier.
En acceptant la commission conjointe, plutôt que de subir une enquête internationale, le Gouvernement congolais évite de se laisser déborder par les Nations-Unies. Reste maintenant la bataille de la direction cette enquête.