Le chef de l’État Joseph Kabila est arrivé samedi au Caire, accueilli en grande pompe au Palais présidentiel par son homologue Abdel Fatah Al-Sissi. Au menu, la coopération bilatérale sur bien de domaines : Sécurité, agriculture, santé, énergie, investissements et infrastructures.
Des secteurs qui justifient la présence dans la délégation congolaise du ministre de l’industrie Anatole Matusila ou encore de Patrick Mayombe, de l’agriculture. Avec, bien sûr, le chef de la diplomatie, Léonard She Okitundu.
Mais le contexte politique à Kinshasa plane fortement sur cette visite de Joseph Kabila sur le bord du Nil. Alors qu’un appui diplomatique de l’Égypte au président congolais en proie avec les puissances occidentales pourrait s’avérer décisive dans la crise née de son maintien au pouvoir au-delà de son second et dernier mandat et amplifiée par la récente nomination d’un Premier ministre issu de la dissidence de l’opposition en violation de l’accord du 31 décembre 2016.
Au cours de leur conférence de presse commune, les deux chefs d’État sont d’ailleurs revenus sur les différentes crises sur le continent pour condamner l’ingérence étrangère en Afrique.
« L’Égypte respecte la souveraineté de la RDC et rejette toute ingérence dans ses affaires intérieures », a ainsi déclaré le Raïs égyptien à propos du Congo tout en promettant la participation de l’Égypte à la mission onusienne afin, a-t-il ajouté, de combattre les groupes armés dans l’Est du pays. Et d’ajouter :
« J’ai exprimé au président Kabila notre conviction qu’il est important de faire avancer la communauté internationale afin de soutenir les efforts visant à vaincre ces groupes, ainsi qu’à mettre en place des mécanismes efficaces pour mettre un terme à l’exploitation illégitime des ressources naturelles de la RDC », a rassuré le président égyptien, relayé par le journal égyptien Ahram.
Mais la position de l’Égypte sur la crise politique qui menace sérieusement la stabilité de la RDC et de la région sera scrutée minutieusement. Pour Joseph Kabila, obtenir le soutien du maréchal Al-Sissi, c’est s’adjuger l’appui d’un allié stratégique des États-Unis.