Par CAS-INFO
Depuis 8 mois et l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, la situation des Droits de l’homme s’améliore en Republique Démocratique du Congo. Ce constat de satisfaction est de Paul Nsapu. Le Secrétaire général de la Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH) pour l’Afrique s’exprimait samedi à l’Université Saint Paul, à Ottawa, au Canada, en marge d’une conférence-débat sur l’état actuel des droits humains dans le pays et les perspectives d’avenir.
Arrivé aux affaires dans un contexte tendu caractérisé par la répression des manifestations et l’emprisonnement d’opposants par le précédent régime, de Joseph Kabila, Félix Tshisekedi a, dès son investiture, donné le ton de sa présidence en «lançant un appel à toutes les instances d’autorités à veiller au respect des Droits humains» et en s’«engageant personnellement à bannir toutes formes d’abus», s’est félicité Paul Nsapu.
L’optimisme de la FIDH est surtout renfoncé par les actes posés par le nouveau président congolais. En effet, outre son discours, l’ancien leader de l’UDPS a entrepris des reformes dans le secteur des Droits de l’homme. Parmi ces chantiers, la lutte contre les groupes armés figure au premier rang. Responsables de viols, tueries et toutes sortes de violation des droits et de la dignité humaine dans l’Est du pays, l’éradication des milices armées est la priorité de Félix Tshisekedi. Tout comme la cohésion sociale, la réhabilitation du système social, la lutte contre la corruption ou encore la promotion de la liberté de presse.
En attendant les résultats concrets dans ces différents secteurs, c’est dans le domaine politique que les défenseurs des droits de l’homme notent des avancées majeures notamment les mesures prises dans le cadre de la décrispation politique. Dès sa prise de fonction, énumère M. Nsapu, Félix Tshisekedi s’est engagé à supprimer les cachots secrets de l’ANR, chose faite. Il a ouvert l’espace politique et médiatique comme en témoignent les meetings de l’opposition et le temps d’antenne accordé aux opposants dans les médias publics. Il a promis d’ouvrir la voie au retour d’exilés, un processus déjà en en cours avec entre autres le retour en fanfare de Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga et opposant emblématique à Joseph Kabila. Longtemps déclaré persona non grata sur le territoire congolais, Paul Nsapu a lui-même déjà visité le Congo à trois reprises sous l’ère Félix Tshisekedi. Trois voyages à Kinshasa au cours desquels le Secrétaire général de la FIDH en a profité pour remettre une feuille de route et des recommandations au Chef de l’État.
Il faut dire que, si les réformes engagées par le nouveau pouvoir suscitent de l’espoir, Paul Nsapu estime qu’il reste encore beaucoup à faire. Il attend par exemple une clarification de la part des nouvelles autorités au sujet de la violence armée perpétrée par des groupes étrangers sur le sol congolais mais aussi l’amélioration du bien-être social des Congolais. C’est la clé, selon lui, pour parler d’un véritable État de droits.