Par CAS-INFO
C’est officiel. Alexis Thambwe Mwamba est le nouveau président du Sénat. L’ancien ministre de la Justice (55 voix) a remporté samedi son duel face au candidat frondeur Modeste Bahati Lukwebo, qui n’a recueilli que 43 suffrages des sénateurs.
Ancien baron du régime de Mobutu, Thambwe Mwamba connait bien le Palais du peuple abritant la chambre haute du parlement. Lui qui y a vécu toutes les grandes batailles politiques de ces dernières décennies. De la Conférence nationale souveraine aux années du régime de Joseph Kabila au sein duquel, il n’a pas fini de gravir les échelons.
Successeur au perchoir du sénat, d’une autre figure de la deuxième république, Thambwe Mwamba n’a pas tari d’éloges à l’endroit de Kengo Wa Dondo, qui lui laisse le temple de la démocratie en bon état.
Car pour le nouveau président de l’institution, le sénat est la chambre des sages, qui garantissent l’équilibre des pouvoirs indispensable au fonctionnement démocratique de la république. « Il est garant de l’équilibre ainsi que de l’administration du territoire et des services publics de nos provinces. », a déclaré le nouveau président du Sénat lors de son premier discours.
Porte-voix des provinces
Thambwe Mwamba rappelle en effet que l’équilibre des pouvoirs dans le pays a besoin du sénat, qu’il qualifie de « stabilisateur institutionnel » indisponible à une démocratie apaisée. « Et nos prédécesseurs [Kengo et son équipe] l’ont bien montré au cours de la longue législature précédente. », a-t-il souligné.
En pleine crise politique liée au projet de modification de la loi électorale en 2015, le sénat s’était illustré en faisant échec à cette initiative s’attirant un soutien au sein de l’opinion. «Le sénat protège les citoyens des lois parfois votés précipitamment sous les pressions médiatiques du moment et des effets éventuels de l’exécutifs. », a d’ailleurs fait valoir Thambwe Mwamba. Sans faire mention à cet épisode qui reste un mauvais souvenir pour l’ancien gouvernement.
Désormais, aux commandes de la chambre haute du Palais du Peuple, Thambwe Mwamba entend être, avec le sénat, le porte-voix des élus locaux et des provinces. Il promet, outre la recherche de la mise en œuvre de la caisse de péréquation, de demander au gouvernement de mettre sur pied un audit financier interprovincial. Objectif, assurer le financement des projets sociaux et des investissements publics dans les provinces et ainsi, a-t-il insisté, assurer le démarrage d’un développement durable.