Ce n’est pas encore la fissure, mais il s’agit bien d’un son de cloche différent. Alors que l’église catholique et particulièrement la Conférence épiscopale nationale du Congo a engagé un bras de fer avec les autorités pour exiger la tenue des élections à la fin de l’année, le président de la Cenco, en personne, temporise.
« Nous avons parlé des élections. Les élevions auront lieu. Ce n’est un secret pour personne. Tout le monde parle élections, mais je crois que le président de la république à son niveau aussi n’a cessé de dire qu’il y aura les élections », a déclaré le chef de la Cenco mercredi à Kisangani où il venait d’échanger avec le chef de l’État Joseph Kabila.
Une rencontre cruciale pour le président de la république, qui a vu la tension montée dangereusement entre lui et la très influente église catholique dans le pays. « Nous avons traité des questions qui ne peuvent pas être révélées maintenant […] Vous savez que la Cenco a dû conduire la médiation des négociations directes pendant 3 mois. C’est tout à fait normal qu’il ait de suivi par rapport à la mise en œuvre de ce document important qui se présente comme le patrimoine du peuple congolais », a rassuré le prélat.
Voilà qui tranche avec le ton de défiance employé par l’épiscopat ces derniers jours. Dans une lettre diffusée le 23 juin dernier les évêques n’ont pas hésité de mettre en cause les autorités en place accusées d’être responsables de la dégradation de la situation économique, sécuritaire et humanitaire, pour n’avoir pas organisé les élections.
Depuis ce message qualifié de « partisan » par le gouvernement, la tension est montée d’un cran entre les deux camps. Un climat marqué par 3 épisodes : le 26 juin, l’archevêque de Lubumbashi Mgr Jean-Pierre Tafunga « boycotte » une réunion convoquée par le chef de l’État avec les confessions religieuses dans le chef-lieu du Haut Katanga. Deux jours plus, la Cenco annonce le début d’une campagne de sensibilisation pour des manifestations pacifiques, et enfin, le 2 juillet, la Cenco dénonce la présence d’agents de l’ANR dans les paroisses pendant la célébration des messes. Une relation quasi de guerre civile entre l’église et l’État.
Le ton apaisé du président du président de la Cenco ce mercredi marque-t-il la volonté de jouer l’apaisement…ou le début de deux lignes au sein de l’église catholique ?