Siméon Isako

5 petits mois seulement séparent les congolais du 20 décembre 2023, date tant attendue pour la tenue des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales mais aussi municipales.

Cependant, des questions se posent : ce processus ira t-il vraiment jusqu’au bout dans le respect du délai constitutionnel? Ne s’arrêtera-t-il pas en chemin à la suite de certaines contraintes soulevées par la CENI et l’opposition politique?

A examiner la situation telle qu’elle se présente sur terrain, il y a fort à parier les ténors de l’opposition; Matata, Katumbi, Fayulu, Kabila, Sessanga, Muzito, qui n’ont jamais cru à la tenue des élections en 2023, pourront finir par avoir raison.

Des sources dignes de foi, CAS-INFO apprend en effet que « l’incertitude commence à s’installer » dans le chef de certains dirigeants de la CENI mais aussi de quelques dignitaires du régime Tshisekedi pour ce qui est du respect du délai constitutionnel pour l’organisation des élections.

En cause, la « façon assez incompréhensible et passablement douteux » dont le gouvernement s’acquitte du financement dudit processus.

Et pourtant, « sans argent, toutes les réalisations techniques et opérationnelles s’évaporeront et la machine électorale sera à l’arrêt« , confie lucide, à CAS-INFO, un cadre de la CENI.

Des sources internes à la centrale électorale et la Banque centrale abondent dans le même sens en brandissant le plan de décaissement en faveur de la CENI, appliqué au petit bonheur la chance.

D’apres ce document, il est normalement prévu qu’au premier trimestre, le gouvernement ait versé 159,45 millions de dollars, 152,24 millions au deuxième trimestre, 64,11 millions pour le troisième et 71,12 millions de dollars au quatrième et dernier trimestre.

Tout calcul fait, le montant total prévu au profit de la CENI pour l’exercice 2023 est de 446,93 millions de dollars.

Seulement, d’après les informations recueillies par CAS-INFO, pour l’exercice « 2023, année électorale« , le financement n’est exécuté qu’à 6,71 % à la fin du deuxième trimestre.
Toujours selon la même source, le plan de décaissement effectif en 2023 est tel que 30,0 millions de dollars seulement, sur plus de 300 millions prévus, ont été libérés par l’État congolais alors que les élections, c’est…demain!

« L’argent est au centre de l’organisation des élections. Sans argent on ne peut rien faire. Comment avancer si l’argent manque ? Quelle magie faire?« , s’interroge un cadre de la CENI sous couvert de l’anonymat.

Il y a quelques mois, l’administration électorale épinglait des contraintes politiques, administratives, sécuritaires, sanitaires, légales et financières susceptibles d’empêcher l’organisation des élections à bonne date.

À en croire toutes les sources jointes par CAS-INFO, « les contraintes administratives , politiques, sanitaires« , étant vidées de leur subsistance, il ne reste plus que celles liées au financement et à la sécurité.

« Que le gouvernement fasse sa part. Il lui faut éviter cette erreur que risque de payer cash le pouvoir Tshisekedi. Que les fonds soit libérés et que les élections crédibles et transparentes mais aussi inclusives soient organisées. Au cas contraire, le gouvernement sera totalement responsable« , conclue notre source.