Par Siméon Isako
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi, est intervenu, lors du lancement de la 4e série d’information-formation continue initiée par la Ligue des femmes congolaises pour les élections (LIFCE). Une opportunité pour les organisatrices de procéder à la remise du Plan stratégique quinquennal 2022-2027.
« La CENI dans sa nouvelle composition est en place depuis octobre 2021. Nous avons été investis après 28 mois de retard et bien entendu cela veut dire que le temps n’est pas notre allié et nous essayons de faire les choses avec célérité. Tout le monde veut que les élections aient lieu dans les délais constitutionnels. Et la Ceni, elle-même, est convaincue qu’il faut que le pays organise les élections avant la fin de l’année 2023. Nous nous mettons au travail par rapport à cela. Je ne veux pas évoquer les difficultés, car à chaque fois que nous avons mis en avant les écueils que nous rencontrons, cela a toujours été mal interprété, assimilé à des excuses pour ne pas organiser ces scrutins à temps. Mais en réalité, il n’y a que des défis que nous nous attelons à surmonter. Comme la présence des groupes armés dans la partie Est du pays. Cela n’est pas du tout facile d’organiser le processus électoral dans ces conditions. Dans notre pays, il existe plusieurs poches d’insécurité et des situations instables. Je peux néanmoins vous assurer que les agents et cadres de la Ceni ne ménagent aucun effort en vue d’accomplir notre mission dans ces localités. Il nous arrive parfois d’être obligés de négocier avec des groupes rebelles et vous conviendrez avec moi que ce n’est pas aisé, mais nous faisons ce qui est possible. Il y a également le problème de financement des élections. Nous sommes un pays en voie de développement, il n’existe pas une caisse quelque part remplie d’argent où nous allons puiser pour organiser les élections qui sont un besoin et il y en a bien d’autres comme la santé, l’éducation. Pour réaliser notre mission comme il se doit nous souhaitons vivement, à notre niveau, que nous puissions avoir les moyens financiers à temps et si possible anticipativement. Et là, nous accusons déjà un retard de plus ou moins trois mois. Il y a des défis logistiques aussi, mais je ne voudrais pas m’y attarder« , a indiqué Denis Kadima Kazadi.
Face à une assistance visiblement enthousiaste d’en savoir un peu plus, Denis Kadima Kazadi a levé le voile sur ce que la CENI entreprend concrètement en privilégiant la transparence à toutes les étapes du processus électoral. « L’approche que la CENI a choisie consiste à écouter les propositions des parties prenantes et d’organiser les choses en fonction de ces desiderata. Que ces propositions soient bien évidemment réalistes. Si vous observez les élections de 2006, 2011 et 2018, vous constaterez que quelque chose a changé et nous allons bien sûr en tenir compte en essayant de nous organiser dans le sens souhaité. Nous demeurons réceptifs avec ce devoir de redevabilité à l’égard de la population. Ainsi, là où c’est nécessaire, nous allons apporter des innovations. Comme la prise en compte de l’iris de l’œil qui est unique pour chaque personne, au-delà des empreintes digitales lors de l’enrôlement des électeurs. Bien plus, le rebranding que nous avons introduit dans notre démarche est de nous appliquer à redorer l’image de notre institution qui est au centre de la démocratie. Depuis, la Ceni a toujours abattu un travail de titan, mais elle est souvent reconnue plus par ce qui n’a pas marché et très peu connue par ce qui fonctionne bien. Donc, il est important que l’opinion sache ce que nous faisons. Cela permettra de restaurer la confiance entre la Ceni et la population« , a souligné le numéro un de la Centrale électorale.
La partie interactive qui s’en est suivie a donné l’occasion à l’assistance majoritairement composée de la gent féminine d’évoquer des préoccupations auxquelles Denis Kadima Kazadi a apporté l’éclairage nécessaire. Des réponses qui ont eu l’avantage de rassurer les participants à ce cadre de concertation évoquant notamment la nécessité de ne laisser personne de côté en mettant en avant l’inclusion de toutes les couches sociales de la population en âge de voter. Ne pouvant pas aborder en une séance toutes les questions que se pose la population, le président de la Ceni a sollicité de la part des initiatrices de cette journée que d’autres préoccupations puissent parvenir à la Ceni par écrit, en vue de les prendre en compte.