Par Hervé Mukulu

L’équipe en riposte contre l’épidémie à Virus Ebola dans le Nord-Kivu a tenu un point de presse sur l’état d’avancement de la lutte contre l’épidémie dans la région après un mois et demi de travail.

D’après les responsables de la riposte, à ce vendredi 14 septembre 2018, les statistiques indiquent que de 137 cas recensés,  106 ont été confirmés positifs à la maladie à Virus Ebola dont 92 décès. Avec un taux de létalité d’environ 60% en milieu intra-hospitalier, acceptable par rapport à la moyenne générale  d’environ 90%, l’équipe en riposte se donne le défi de le ramener en de cas de 50% d’ici la fin de l’épidémie.

Et ce, parce que cette dixième épidémie de la maladie à Virus Ebola en RD Congo bénéficie de la plus haute technologie qui soit dans la lutte contre cette maladie. C’est par exemple, le vaccin préventif et les molécules thérapeutiques, étant encore en expérimental, jadis réservés à une catégorie ultra sélecte des patients.

Ce qui fait qu’il y a de l’espoir de mettre fin à cette épidémie le plus rapidement possible souligne Docteur Liao de l’OMS.

« Il y a de l’espoir parce qu’il y a des moyens de contrôle. Il y a de vaccins qui permettent d’arrêter la chaine de contamination en vaccinant toutes les personnes ayant été en contact avec le malade. Il y a de l’espoir parce  qu’il y a des guéris. Nous avons plus d’une trentaine des guéris par des médicaments qui ne pouvaient pas être disponibles pour tout le monde. Mais il y a  encore plus de travail à effectuer.  Ce travail doit impliquer la communauté et tous les acteurs de la société », a dit Michel Liao de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Pour y arriver, en plus des efforts de l’équipe, tout le monde doit s’approprier la lutte en pratiquant et en vulgarisant les bons actes dans son entourage recommande le Dr Ndjoloko Tambwe, Directeur de la riposte.

« C’est essentiellement se laver les mains le plus régulièrement possible, c’est éviter de manipuler les cadavres de quelques types de décès que ce soit, c’est d’éviter que les membres de nos familles, les amis, puissent fréquenter les structures de santé qui ne nous offrent pas le minimum de biosécurité, de communiquer que la vaccination protège, qu’il ya des gens qui ont  été dans les centres de traitement et qui ont été guéries », a-t-il ajouté.

Un travail de titan

En six semaines de lutte acharnée contre cette maladie mortelle, le ministère de la santé et ses partenaires ont installé 37 points de surveillances dans les entrées et sorties des agglomérations où l’on doit se laver les mains, prélever la température et s’identifier.

Près de 9 milles personnes ont été vaccinées.  4 Centres de Traitement d’Ebola (CTE) ont été installés  à Mangina, à Beni, à Goma, à Butembo et le cinquième sera bientôt inauguré à Makeke dans l’Ituri. Ils ont tous pour but de permettre à ce que les malades soient traités avec zéro risque de contaminer d’autres personnes voire le personnel soignant.

L’équipe en riposte a circonscrit les 100% de 94 ménages et 31 formations sanitaires d’où sont partis tous les cas connus. 90% de « personnes contacts » sont sous surveillances. Sur ce point, la collaboration de la population est requise. L’équipe n’enregistrant plus de nouveau cas à Mangina, épicentre de la maladie, l’épidémie serait dans ses derniers jours si la dame morte à Beni ne s’était pas soustraite des soins et de la surveillance à Mangina pour se rendre dans une famille à Beni et mourir dans une structure sanitaire de la place. Les cas isolés de Butembo et Lubero sont toutes des personnes connus à Mangina qui s’étaient soustraites de la surveillance. Ce qui fait les 10% de « personnes contacts » qui échappent à la surveillance constituent une proportion énormément dangereuse dans cette lutte.

L’épidémie a fait environ 140 orphelins qui sont prises en charge par les partenaires du ministère de la santé aussi bien sur le plan nutritionnelle que scolaire.