Depuis le début de la crise économique et sociale née des conflits politiques des années 1990 au Zaïre, devenue République Démocratique du Congo, la survie des millions des foyers reposent sur les femmes. À Kinshasa, les célèbres « mamans Bipupula », vendeuses des cosettes de manioc à Mombele (Limete) ou Barumbu, sont l’un des symboles d’une économie informelle qui a pris de l’ampleur au fil des années. Avec la femme au cœur du jeu.
À Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï Oriental, le diamant, fleuron de l’économie de la province pendant des années ne sort plus des terres ou très peu. Un facteur à la base de l’exode rural massive durant la dernière décennie vers les centre urbain, Kinshasa ou Lubumbashi.
Pour autant, des femmes courageuses tiennent encore les foyers. Parmi elles, les « Diamanyi », les vendeurs de maïs. Dans les entrepôts Muje, au grand marché de Bakadianga, difficile de les louper.
Elles sont les premières à se lever. Parfois plus vite que les chants du coq. Car il n’est pas question pour elle de rater les premiers fournisseurs des maïs qui débarquent dès l’aube de Muene Ditu, Malu Kasamba ou encore de Kanyama.
« Mère chef »
Le métier de « Diamanyi » est hiérarchisé. Si les détaillants s’occupent d’écouler les graines jaunes par « Mega », une mesure de 3 kilo, auprès des consommateurs directs, les « mères chef » grossistes qui contrôlent jusqu’à deux ou trois camions de maïs, leur assurent la distribution.
Résultat, des « mères chef », en contact direct avec les producteurs, les vendeuses par Mega font le relais vers d’autres vendeuses finales qui se chargent de transformer les maïs en farine de maïs, très prisée au centre du pays.
Non seulement, les foyers sont nourris au quotidien, mais aussi l’éducation des enfants est assurée. Les « Diamanyi » sont les mamans des quelques célèbres journalistes à Kinshasa, députés ou médecins disséminés aujourd’hui à travers le monde.