Par Caddie Kulab
C’est ce vendredi 5 mars que débute le procès sur les présumés auteurs du détournement des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base en République démocratique du Congo.
Ce procès sera retransmis à la télévision nationale, RTNC, en direct du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, (CPRK).
Parmi les renseignants qui seront devant les juges, il y a Willy Bakonga, ministre national de l’enseignement primaire, secondaire et technique, EPST.
Comme renseigne, le ministre Bakongo va devoir apporter la lumière sur les dossiers des détournements, agents fictifs répertoriés dans son ministère.
L’argent pouvait-il sortir sans aval du ministre ?
Willy Bakonga serait-il complice de ce détournement ? Les écoles et agents fictifs ont-ils été répertoriés sans son accord ? Les réponses sont donc attendues ce vendredi.
Selon plusieurs sources, ce membre du gouvernement qui sera convoqué incessamment à la cour de cassation après l’autorisation de l’assemblée nationale, est à la base de plusieurs dégâts au ministère dans son secteur.
Selon ces sources, le patron de l’EPST a « créé des écoles fictives dans le but de bénéficier de l’argent alloué à la gestion de la gratuité de l’enseignement« .
Il aurait même « engagé certains de ses membres de famille, comme enseignants pour percevoir l’argent à la fin de chaque mois, au détriment des vrais enseignants, qui travaillent depuis des années, sans être récompensés« .
D’après plusieurs agents à l’EPST et EDUC TV, le numéro un Bakongo aurait fait d’Educ tv, « une entreprise familiale« .
« Depuis son arrivée, celui qu’on appelle Wilma a amené au sein de cet établissement public plus de 100 nouvelles unités, dont certains membres de sa famille proche et élargie. Il aurait même triplé le nombre d’agents d’éduc TV, conséquence, les salles sont tellement débordées que certains agents passent leurs journées sous les arbres de l’Athénée de la Gombe« , a dit un cadre d’Educ tv à CAS-INFO.
Plus loin dans ses propos ce cadre renseigne que « parmi les nouveaux venants à EDUC TV figure la deuxième femme de Wilma. Elle est aux finances« .
Toujours à son actif, certains agents indiquent que « plus de 40 agents fictifs sont a Éduc tv pour son compte et passent chaque fin du mois à la banque pour retirer leurs salaires, alors qu’ils ne se présentent jamais au lieu du travail« .
Cette même source révèle que « c’est le désordre total à Éduc tv depuis que l’actuel ministre a pris ses fonctions« .
Depuis quelques mois, après plusieurs cris d’alerte, ce ministère a fait objet des enquêtes de l’inspection générale des finances, des enquêtes qui ont abouties à l’interprétation de certains agents comme présumés auteurs de détournement.