Daniel Safu, CSAC

Par CAS-INFO

Fermer la porte des médias à une « grande bouche », à l’heure des réseaux sociaux, procède-t-il désormais d’une décision désuète ? C’est en tout cas la dure réalité qu’impose l’affaire Daniel Safu au Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC).

Le piquant journaliste et activiste pro-démocratie s’est vu notifié, dans une décision du CSAC daté du 1er novembre 2017, qu’il a été décrété à son encontre, un « embargo d’une durée de 60 jours sur tous les médias opérant en RDC ». Une décision qui faisait suite à une plainte du questeur de l’assemblée nationale, Élysée Munembwe, pour « imputations dommageables ».

L’éditeur du tabloïd Le Point saillant Plus a confirmé lui-même sa suspension, qu’il qualifie d’irrégulière, et assure travailler déjà avec ses avocats pour faire appel.

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En attendant, le signataire du Manifeste du citoyen congolais [qui appel au départ du chef de l’État, Ndlr] entend bien continuer à jouir de son droit à la liberté d’expression. Même sur les réseaux sociaux. Il ne s’est ainsi pas empêché de l’exercer vendredi soir, et dans son style toujours pimenté, lorsque la journaliste de Tropicana TV, Rachel Kitsita, l’a croisé dans un restaurant de Kinshasa.

« Le journalisme est mort en RDC », a expliqué Daniel Safu aux nombreux followers qui le suivaient en direct sur Facebook aux cris de « Je suis Daniel » ou encore de « brave Daniel ! ». Dans son collimateur, bien sûr, les dirigeants du CSAC. Notamment, la présidente de l’institution, Chantale Kanyimbo, « qui a commencé à jouer un mauvais jeu », a taclé le journaliste saillant avant d’enchaîner qu’« à l’approche du 31 décembre, ils ont préféré me fermer la bouche ».

Le 31 décembre, justement, nouvelle date fatidique qui tient la RDC en haleine. Daniel Safu en définit déjà le scénario. « Le 31 décembre, toute la légitimité Kabila tombe », a tranché celui qui promet de braver l’interdiction des manifestations publiques à Kinshasa. Il annonce un grand rassemblement des jeunes, dimanche, au Rond-point Ngaba.