RDC, Kabila, Crise politique

Par CAS-INFO

C’est une visite compliquée que la représentante des États-Unis à l’ONU entame ce mercredi en RDC. L’avion de Nikki Haley a atterri en fin de journée à Kinshasa et à son agenda de nombreux sujets épineux : élections et droits de l’homme.

Ce n’est un secret pour personne. M. Haley n’est pas une grande amie du régime Kabila et sur ces deux questions, l’ambassadrice des États-Unis à New York, s’est, durant des mois, montrée très offensive envers les autorités congolaises.

C’est elle qu’on voit d’abord en première ligne au lendemain du double meurtre – fin mars au Kasaï, de deux agents de l’ONU – réclamer une enquête internationale pour élucider ce double assassinat qui a coûté la vie notamment à un Américain. Juin 2017, après un nouveau rapport mettant en cause les forces de sécurité accusées de « massacre » dans la même région, Nikki Haley avait haussé le ton pour réclamer des « sanctions décisives » contre les auteurs des « exactions » et « viol » de femmes et enfants comme l’indiquait le rapport de l’ONU.


Dernière occasion de frustration entre la diplomate et les autorités congolaises, l’admission de la RDC le 16 octobre dernier au Conseil de droits de l’Homme de l’ONU. Nikki Haley avait jugé le soutien à la candidature de Kinshasa de « manquement inexcusable à la promotion des droits de l’homme ». Et les faits semblent lui donner raison. Alors que l’États-Unis mais aussi l’UE, la Suisse et le Canada se sont « inquiétés » mardi des restrictions des libertés dans le pays au lendemain des incidents de Lubumbashi (la visite émaillée de violence policière de Félix Tshisekedi, Ndlr).

Au menu de ce voyage il y a bien sûr les élections, et sur ce sujet, deux indications de la tension à venir ne font aucun doute : le rejet par le chef de l’État Joseph Kabila le 23 septembre à l’ONU de tout « dictat ». Tandis que la CENI vient de renvoyer les scrutins à 2019. Nikki Haley, qui a évoqué le sujet lundi à Addis Abeba, sait où elle vient de poser ses pieds.