20140123 - BRUSSELS, BELGIUM: Peter Luykx (N-VA) pictured during a plenary session of the Chamber at the Federal Parliament in Brussels, Thursday 23 January 2014. BELGA PHOTO BRUNO FAHY

Par KKM 

La situation politique en République Démocratique du Congo a longuement été évoquée par Peter Luykx, député de la N-VA, premier parti de Belgique, membre du gouvernement fédéral. Celui-ci a tenu dans une lettre à apporter son soutien, mardi 21 novembre, à la note de politique générale du ministre des Affaires étrangères belge. Par cette occasion, le député de la N-VA  interpelle Didier Reynders concernant son voyage en début de la semaine prochaine, à Kinshasa, pour l’inauguration de la nouvelle ambassade belge en RDC.

Du calendrier électoral

Dans sa lettre Peter Luykx est largement revenu sur le retard observer dans l’organisation des élections. Pour Peter Luyks « Le président Kabila règne depuis presqu’un an sans mandat. En vertu de la Constitution, le peuple congolais aurait dû élire le successeur de M. Kabila fin 2016. Ces élections ont été rendues impossibles par le régime congolais. Pour désamorcer la crise politique, la majorité et l’opposition se sont entendu pour une période transitoire d’une année, avec un président Kabila demeurant en place sous des conditions strictes »

« M. Kabila a complètement foulé aux pieds cet accord et les arrangements sont restés lettre morte. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a enfin fixé une date pour les élections présidentielles, parlementaires et provinciales : 23 décembre 2018. Le peuple congolais n’a pas accueilli avec joie ce calendrier. Toutefois, cela ne signifie pas une normalisation automatique du processus démocratique dans ce pays », renchérit-il.

Droits de l’homme et liberté d’expressions

« Le Congo est toujours le théâtre d’une situation déplorable des droits de l’homme. Les prisonniers politiques, les menaces contre les journalistes, les violences sexuelles, l’interdiction de manifester, etc. L’impunité règne au Congo. La Belgique et l’Union européenne ne peuvent fermer les yeux. L’aide financière que la Belgique octroie doit être soumise à des conditions claires ».

«  Aller aux élections dans de telles conditions de répression n’a aucun sens. L’opposition, la société civile et les médias doivent avoir plus d’espace démocratique pour fonctionner. A partir du 1er janvier 2018, le Congo siègera au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et devra veiller au respect des droits de l’homme à travers le monde. Ceci est un très mauvais signal de la communauté internationale ! »

Pas d’engagement entre Didier Reynders et le président Kabila

« Ce bâtiment de l’ambassade est beaucoup trop grand et prestigieux au regard des relations bilatérales actuelles. Il est important que M. Reynders ne prenne aucun engagement politique avec le président Kabila mais qu’il s’en tienne à une rencontre purement protocolaire ».

« Avec un mandat déjà expiré et des élections en vue, le président Kabila est un chef d’état ad intérim. Le ministre Reynders doit éviter de conférer à la position de Kabila une certaine légitimité et doit insister que sa visite a pour but de resserrer les liens avec le peuple congolais. Ce n’est qu’après les prochaines élections démocratiques que notre pays pourra travailler à un futur commun avec le nouveau président légitime »., averti Peter Luykx

« climat de malaise croissant et augmente chaque jour le risque de manifestations violentes »,explique M. Luykx qui insiste sur le fait que les voix critiques seront violemment muselées. Et de mettre en garde: « dans ce cheminement vers les élections, la voie de la confrontation semble inévitable ».

« Il y a en revanche des raisons de s’inquiéter,” poursuit Peter Luykx