Par Yvon Muya
Les demandeurs d’asile au Canada en provenance des États-Unis seront renvoyés aux autorités américaines, a annoncé vendredi le Premier ministre du Canada. Cette décision fait suite à une série de mesures prises par Ottawa pour limiter la propagation de la pandémie de la Covid-19 alors que l’inquiétude grandit à travers le pays.
« Nous avons trouvé une entente avec les États-Unis pour renvoyer les migrants illégaux qui entrent à la frontière entre le Canada et les États-Unis », a déclaré Justin Trudeau vendredi au cours de son point de presse quotidien sur la Covid-19. Le chef du gouvernement canadien a toutefois rassuré que cette décision était temporaire.
Pour le Canada, réputé pour sa politique migratoire généreuse, il s’agit d’un changement de ton. Jusque jeudi, la position des autorités canadiennes était restée inchangée. Elles ont continué à accueillir les migrants à la frontière américaine mais en les plaçant immédiatement en quarantaine. Avec l’ampleur de la crise, cette politique change drastiquement. De quoi faire plaisir à l’administration Trump de l’autre côté de la frontière.
« Les relations entre le Canada et les États-Unis n’ont jamais été aussi meilleures », s’est d’ailleurs réjoui le président américain qui a salué des « mesures robustes » à la frontière entre les deux pays.
Cette mesure qui entre en vigueur dès la nuit de vendredi à samedi aura des conséquences sur les différents points d’entrée au Canada, en particulier sur le chemin Roxham qui mène directement dans la province du Québec. Fortement sollicité par les réfugiés haïtiens ces dernières années, ce point d’accès au pays est aussi le plus convoité par les immigrants africains à la conquête du Canada.
De façon générale, le Canada ferme toutes ses frontières terrestres et aériennes à partir de minuit. Pendant les 30 prochains jours, aucun étranger ne sera accepté sur le territoire canadien.