RDC, UA

La Commission Africaine a pris acte de la nomination du Premier ministre Bruno Tshibala et appelle à la mise en place dans un délai acceptable du CNSA et à la formation d’un gouvernement ouvert à toutes les composantes issues du consensus de l’Accord du 31 décembre 2016. C’est en ces termes que le cabinet du ministre des Affaires étrangères Léonard She Okitundu a présenté le rapport de la mission conduite par le chef de la diplomatie congolaise à Addis Abeba, dans un communiqué diffusé mercredi.

Seulement voilà, dans le communiqué officiel de la commission publié quelques heures plus tard, son président Moussa Faki a, plutôt, « réitéré l’attachement de l’Union Africaine à la paix et la stabilité de la RDC et la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 en vue de mettre en place toutes les conditions et organes requis pour la tenue des élections ».

Détourner les faits est un classique en politique auquel des nombreux dirigeants font recours à travers le monde. Mais cette nouvelle doctrine a pris de l’ampleur à l’arrivée à la Maison Blanche de l’administration Donald Trump. En difficulté pour n’avoir pas réussi à mobiliser du monde lors de son investiture, le 45e président des États-Unis avait détourné son revers par ce qu’il a qualifié des faits alternatifs en comptabilisant les téléspectateurs et internautes qui avaient suivi la cérémonie, non pas au pied du capital, mais à travers les médias.

Plusieurs fois confronté aux accusations de répression par les forces de l’ordre des manifestations, le gouvernement, par le biais du ministre de la communication, réussit souvent à contourner les accusations évoquant des pillards et des délinquants. Histoire de mettre en difficulté à la fois la communauté internationale et l’opposition.

Alors qu’une délégation de haut niveau de l’Union Africaine est attendue à Kinshasa dans les prochains jours, la délégation de She Okitundu a-t-elle voulu prendre les devants en évoquant alternativement le soutien de l’organisation panafricaine au nouveau Premier ministre ?