Dans leur lettre adressée à l’hôtel de ville de Kinshasa, l’Udps et le Rassemblement ont tracé l’itinéraire de la marche du 10 avril sensée exiger l’application de l’accord du 31 décembre 2016. Le moins qu’on puisse est que le choix opéré par la coalition de l’opposition est risqué.
Partis de la place triomphale, en face du stade des martyrs, les marcheurs envisagent de longer le Boulevard triomphal, le Boulevard de la libération, le Boulevard du 30 Juin, l’Avenue Batetela jusque…au Palais de la Nation.
Au Palais présidentiel, les protestataires entendent déposer leur memo exigeant la mise en œuvre de l’accord.
Un choix risqué
C’est pour la première fois qu’une marche de l’opposition ira ainsi défier le chef de l’Etat chez lui dans son Palais. Si le Secrétaire général de l’Udps assure avoir pris toutes les dispositions pour le bon déroulement de la manifestation, personne ne peut prédire le débordement.
L’autre facteur à redouter est la Garde républicaine. Comment réagira la GR ? Difficile à prédire. Mais, les précédentes manifestations loin du Palais présidentiel ont souvent montré une intervention musclée de la sécurité présidentielle : le 28 novembre 2011 (photo ci-dessus), le 19 Septembre 2016 ou encore Janvier 2015. À chaque fois, de nombreuses victimes ont été enregistrées.
Un précédent devant un Palais présidentiel
C’est rare de voir une manifestation de l’opposition se dérouler sans heurt en Afrique. Surtout, lorsque les manifestants s’approchent du Palais présidentiel. En 2012 au Mali, la crise politique culmine par l’investissement par les manifestants d’un Palais présidentiel déserté par les forces de sécurité. Le président par intérim Dioncunda Traoré n’avait pas quitté le lieu. Il sera lynché.
Le scenario le plus redoutable pour la RDC pourrait être Madagascar 2009. Contesté, Marc Ravalomanana dut quitter le pouvoir. Quelques jours avant, les manifestants s’étaient approchés du Palais présidentiel et la garde présidentielle avait chargé. Bilan, 28 morts.