Par Maurice Kemba kemba
Il a fallu du temps et pas beaucoup de temps pour que les visages des uns et des autres se découvrent face aux réalités du pouvoir. Ceux qui étaient jusque hier chantres de l’observation des principes démocratiques les foulent aux pieds aujourd’hui.
Si le respect de la constitution dans son esprit et sa lettre était hier l’unité de mesure pour tous ceux qui prétendaient s’introduire dans l’univers politique, il est clairement démontré aujourd’hui que le régime en place qui se projette déjà sur 2023 , voudrait faire feu de tout bois pourvu qu’il atteigne ses objectifs. Peu importe la manière et la violation de la constitution, seule la conservation de pouvoir compte à travers un appareil judiciaire mis au pas.
Comment peut-on harceler le sénat et l’Assemblée nationale pour organiser la prestation de serment de ces trois juges dans un forcing jamais vécu dans ce pays, violant la loi suprême au vu et su de toute la communauté aussi bien nationale qu’internationale .
L’histoire congolaise nous renseigne que chaque fois que la constitution est violée de façon délibérée et flagrante, la démocratie en prend un coup et recule.
Alors que le Premier Ministre et le Ministre des relations avec le gouvernement sont instruits sur cette question, qu’est-ce qui peut bien justifier cet empressement forcé à obliger le protocole d’État d’organiser cette cérémonie dont les fondements sabotent totalement la constitution ?
Il s’agit de la loi de la force. Un passage forcé et dicté par la volonté de défier la majorité parlementaire. Mais la même histoire du Congo nous apprend que souvent une telle démarche est suicidaire.
Le pays est encore fragile et ses fondements doivent être consolidés par une stricte observance de la loi fondamentale. Le pouvoir semble avancer désormais dans un schéma qui lui est dicté et pour lequel l’intérêt démocratique du peuple congolais ne compte pas.
Après autant d’années de sacrifice et d’épreuves, le Congo n’a pas le droit de retourner à ces années noires et ridicules où violer la constitution par le président de la République ne signifiait rien pour le peuple.Le temps a changé.
Chaque congolais est désormais debout pour défendre chaque principe contenu dans sa loi suprême.
A la loi de la force, le peuple opposera la force de la loi, de sa loi suprême gagnée par d’énormes sacrifices.