Bokolombe, Kamerhe

Le malaise qui traverse l’Union pour la Nation Congolaise en ce moment a atteint un point de non-retour ces dernières 48 heures avec la rupture entre deux fortes personnalités qui symbolisaient encore à elles seules les couleurs rouge et blanc du paysage politique congolais : Vital Kamerhe, président national du parti et Sam Bokolombe, secrétaire national.

Après avoir claqué la porte de l’UNC en début de semaine pour (bientôt) une opposition « authentique », le député de Basankusu ne retient plus ses coups envers son parti et son (ex) président. Si, dorénavant, ses tweets et ses messages sur Facebook ne souffrent d’aucune absence de liberté d’esprit, ils n’ont jamais été aussi vifs et directs que ces dernières 24 heures.

Sa dernière victime est… Vital Kamerhe, en personne. Et la scène est surréaliste. Sur la page Facebook du député. On y voit la photo de l’ancien président de l’assemblée nationale entouré de quelques curieux et de (l’actuel ministre du plan) Jean Lucien Bussa donnant une interview à la presse. L’image coiffe le titre de nos confrères de Politico.cd « le parti de Vital Kamerhe demande à la MP de cesser de manipuler le Rassemblement ». Juste en haut de la page, le public a pu découvrir la violente charge du professeur :

« Se méfier des apparences. Vous êtes de quel camp ? Il y a un problème d’identité politique. Pas de lisibilité », pilonne l’ex secrétaire national de l’UNC. Et de poursuivre, « on ne devient pas un opposant parce que la kabilie, votre ancienne famille politique, refuse de vous y réintégrer. Manœuvres politiciennes; ruse politique ! Chasser le naturel… ». Si c’était la boxe, voilà qui ressemblerait à un hypercut !

Sam Bokolombe en a même remis une couche : « les endroits les plus incandescents de l’enfer sont réservés aux gens qui n’ont pas de position », a-t-il achevé sa cible avant de conclure sur un ton de dérision, « Je passais juste ».

Vital Kamerhe qui tente de réorganiser un parti qui se vide n’a pas réagi directement aux attaques de son ancien bras droit. Ce sont ses lieutenants qui se sont chargé de la riposte ici même sur le territoire de Sam Bokolombe (sur son Facebook).

« Tu parles pour parler Monsieur. Toi, le professeur d’université, tu as une mémoire de poule. Politicien de Facebook », a violemment répondu Shiga Bisimwa, un militant UNC. Tandis qu’Olivier Bisimwa rappelait pour sa part qu’un membre « discipliné » qui milite ou militait dans un parti ne peut le critiquer sur les réseaux sociaux.

Loin, loin du double départ en Septembre 2016 de Jean Bertrand Ewanga et Claudel Lubaya soigneusement orchestré devant les objectifs des caméras. Avec Sam Bokolombe, c’est une rupture houleuse.