Par Siméon Isako

Dans une déclaration de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et Chef de la MONUSCO, faite à Genève le 30 mars 2023, Bintou Keita s’est prononcée sur le processus électoral en RDC.

Elle salue les opérations d’identification et enrôlement des électeurs tout en soulignant les difficultés rencontrées pour enrôler dans certains coins.

« Le processus électoral continue d’être contesté. Les opérations d’enrôlement qui ont débuté le 16 février ont connu des retards du fait notamment de défis logistiques et techniques. Je prends note des prolongements dans les deux premières aires pour combler les retards encourus et promouvoir l’inclusivité. Je note cependant que des milliers de congolais n’ont pas pu être enrôlés en raison de l’insécurité », fait savoir Bintou Keita.

Elle note également avec « inquiétude » des incidents « d’intimidation et d’empêchement d’enrôlement de civils sur la base de leur identité ou faciès ».

La Monusco souligne qu’il est important de relever que ces incidents ont été dénoncés par les autorités congolaises.

Bintou Keita dit note aussi avec inquiétude la montée dans le discours politique des messages à relents xénophobe et racistes qui constituent un danger pour la cohésion nationale, la paix et la sécurité.
« Le processus électoral doit être inclusif. Aucun congolais ne pourrait être exclu sur la base de son origine, de celle de ses parents ou de son conjoint », a-t-elle martelé.

Ces derniers mois, le débat sur une proposition de loi dite « loi Tshiani » , fait polémique.

Cette loi vise à réserver les plus hautes fonctions de l’Etat, dont la magistrature suprême, aux Congolais nés de père et de mère congolais.

Si cette loi parvenait à etre adoptée, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi , estime que leur président, leur candidat déclaré à la présidentielle, serait exclu de la course, puisque son père était italien.

« N’importe quel mercenaire ne pourrait plus se glisser au somment de l’Etat congolais » , expliquait sur Twitter Noël Tshiani, en se félicitant que son texte, déposé par le député Nsingi Pululu, membre de l’Union sacrée, soit inscrit au « calendrier des matières à traiter » pendant la session en cours de l’Assemblée nationale.

Sa proposition avait déjà été déposée à l’Assemblée en juillet 2021 mais rapidement écartée. Ses partisans espèrent que « cette fois sera la bonne« , tandis que ses détracteurs montent au créneau pour barrer la route à un texte sur la « congolité » qu’ils jugent dangereux.