Par CAS-INFO

C’est une des rares fois que l’armée évoque publiquement le plan visant la balkanisation du pays. Alors que des présumés ADF se sont distingués par des incursions d’une rare violence au dernier trimestre de l’année 2019, les FARDC qui ont lancé des offensives de grande envergure contre des insurgés affirment détenir des preuves d’une guerre asymétrique aux velléités sécessionnistes.

« Les FARDC affirment être au courant et suffisamment documentés sur la combine montée par les ennemis de la nation visant à les décourager dans la poursuite et l’exécution de leur mission », indique le porte-parole de l’armée.

Selon le général – major Léon Richard Kasonga, « Ce qui passe au Grand nord n’est qu’une machination des personnes malveillantes aux ambitions sécessionnistes.»

Près de 200 civils ont trouvé sauvagement la mort entre octobre et décembre 2019 dans la région de Beni. Selon l’armée, les attaques meurtrières attribuées à des rebelles ADF ont pour objectif « de prendre le contrôle politico-administratif de cet espace et ainsi concrétiser la balkanisation, pourtant désavouée par la population du Grand Nord.»

Ces propos viennent confirmer les inquiétudes exprimées vendredi par le cardinal Fridolin Ambongo qui estimait au cours d’un face à face avec la presse que le plan de balkanisation du pays est très avancé. Mais les FARDC qui se veulent rassurantes appellent les habitants à la vigilance et à dénoncer tout mouvement suspect.

Pour mettre fin à ces tueries cycliques, le président Tshisekedi avait annoncé le 14 décembre dernier dans son discours au congrès avoir relevé tous les militaires au Front et changé la chaîne de commandement. Le chef de l’État avait également confirmé le déploiement d’une brigade spéciale pour appuyer les troupes au sol.

Pour rappel, les massacres de Beni qui durent depuis 2014 ont fait près de 3.00 victimes selon les dernières statistiques fournies par l’équipe de monitoring de la société civile locale.