Après l’échec des négociations et l’incapacité de la classe politique de mettre en œuvre l’accord de la Saint Sylvestre, la situation semble clairement basculer sur la voie de la confrontation. Au lendemain de l’impasse constaté par les évêques catholiques, le président de la république Joseph Kabila a pris acte de la fin de leur mission de bons offices en promettant au passage qu’il va s’adresser à la nation.
Le Rassemblement lui a répondu mercredi et de manière très musclée. La plateforme de l’opposition accuse le chef de l’État de n’avoir ni la volonté d’appliquer l’accord ni celle d’organiser des excitons crédibles.
Convaincu, après avoir concédé le maintien du chef de l’Etat à son poste le temps d’une courte transition, que ce dernier cherche plutôt à s’accrocher indéfiniment au pourvoir, le Rassemblement décrète des actions populaires tout au long du mois d’Avril. Objectif, faire plier le pouvoir et obtenir la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre.
Ce que de nombreux Congolais redoutaient est donc arrivé. C’est-à-dire l’affrontement dans la rue. Et ça commence dès le 3 Avril prochain où le Rassemblement décrète une journée ville morte sur toute l’étendue du territoire national. Deux jours plus tard, le 5 Avril, jour de grève générale décrétée par les syndicats. Ça tombe mal pour le pouvoir, car le Rassemblement vient en renfort et appelle la population à soutenir massivement ce mouvement.
Comme si cela ne suffisait pas, l’Udps, le principal parti de l’opposition organise une marche pacifique le 10 Avril avec désormais l’appui du Rassemblement. L’opposition qui promet de rester mobilisée à partir de cette date jusqu’au 24 Avril et à l’application de l’accord.
Autant dire, tous les ingrédients de la confrontation, lorsqu’on connait le réflexe des forces de sécurité à procéder à la répression dans ce genre de situation que le compromis politique aurait, pourtant, pu empêcher.
Joseph Kabila qui a promis de prendre la parole, lui aussi, sans doute, au cours de ce désormais mois d’Avril de tous les dangers va-t-il saisir cette opportunité pour désamorcer la bombe ?
Les congolais de la RDC ont marre avec les journées ville morte, car tous les politiciens ne cherchent que le bonheur de leur famille. Que le plus fort, gagne, un point c’est tout.