Par CAS-INFO

« Jeanine Mabunda appartient désormais au passé ». Même le commentateur de la Télévision nationale, qui retransmettait en direct l’événement, n’a pas pu se retenir. La présidente de l’Assemblée nationale a été battue. La « dame de fer », comme certains l’appellent, n’a pas réussi à réunir suffisamment de voix pour rejeter la pétition qui la visait, et sauver son poste.

Le dépouillement n’était même pas encore terminé que les députés favorables à la pétition commençaient déjà à exulter. Il faut dire que le nombre de votes en faveur de la destitution de la patronne de la Chambre basse du parlement était devenu irrattrapable. Dans la foulée, le score final est tombé et il a été sans appel: 281 pour le départ et seulement 200 députés, contre. C’est largement plus de la moitié d’élus qui composent l’Assemblée nationale. De quoi s’interroger sur la position majoritaire dont se targuait jusqu’à ce jeudi 10 décembre le Front Commun pour le Congo.

La destitution de la présidente de la chambre législative est la suite logique d’une crise politique qui se coure le pays depuis plusieurs mois alors que la coalition FCC-CACH n’arrivait plus à émettre sur une même longueur d’ondes. Dans un discours à la nation le dimanche 6 décembre 2020, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a décidé de siffler la fin de la recréation a annoncé en annonçant la nomination prochaine d’un informateur. Une déclaration qui a bouleversé le paysage politique du pays car elle sonnait à elle seule la fin de la coalition qui liait Félix Tshisekedi et Joseph Kabila depuis deux ans.

Visée par une pétition et multiples griefs sur sa gestion de l’institution, la présidente de l’Assemblée nationale n’avait, dans ces conditions, aucune chance de rester au Perchoir. Sa déchéance et la vague de défection dans les ranges du FCC vont sans aucun doute provoquer l’émergence d’une nouvelle majorité plus compatible avec la vision du Chef de l’État.