Par CAS-INFO

C’est une affaire qui remonte les eaux déjà agitées du fleuve Congo. Aux affaires étrangères, la révocation qualifiée d' »illégale » de deux ambassadeurs congolais en poste à Genève et à New- York donnerait des insomnies à la ministre Marie Tumba Nzeza.

Visée par une question écrite lui adressée par la sénatrice Francine Muyumba, présidente de la commission des relations extérieures, les explications de la ministre Tumba auraient été en dessous de la moyenne.

Dans les couloirs du Sénat, l’affaire se chuchote. Un sénateur déçu par les arguments de la ministre confie discrètement à CAS-INFO que la patronne de la diplomatie congolaise a répondu en des termes traduisant une « incompétence notoire ». Ce qui revient selon notre source, qu’en rappelant les deux ambassadeurs Ignace Agata accrédité à l’ONU et son collègue Genevois, Zénon Mukongo, la ministre Marie Tumba a intentionnellement violé la constitution.

Dans une note fuitée aux affaires étrangères et dont l’authenticité a été vérifiée par CAS-INFO, Marie Tumba explique que le président de la République ne peut collaborer avec le gouvernement en cette matière qu’en cas de cohabitation, ce qui révolte un sénateur qui appelle à la démission de la la cheffe de la diplomatie pour « incompétence ».

Une source proche du CACH reconnaît les failles de la ministre en mettant ses derniers actes dans le lot de l’apprentissage.

CAS-INFO a pu avoir accès à quelques éléments de l’audition de la ministre par la commission sénatoriale. Mme Tumba reconnaît avoir rappelé définitivement les ambassadeurs mais à titre conservatoire.

De quoi révolter un sénateur PPRD qui estime que la ministre se contredit. Selon lui, ce qui est définitif ne peut-être temporaire.

Alors que ces décisions de rappel n’ont pas été délibérées en conseil des ministres, Marie Tumba, accusée d’avoir outrepassé ses prérogatives, soutient qu’il faut éviter de faire du chef de l’État, un simple exécutant des décisions du parlement.

Les diplomates au cœur de cette guerre larvée ont été limogés pour avoir soutenu la Chine au détriment de la position américaine. Ils avaient exécuté les ordres de la hiérarchie de l’époque, expliquaient en décembre, Christian Ileka, secrétaire général aux affaires étrangères.

Marie Tumba dans le viseur de Francine Muyumba

Le dossier ne passera pas comme une lettre à poste, explique à CAS-INFO, un proche de la sénatrice Francine Muyumba. Après des explications jugées non satisfaisantes de la ministre Tumba, la présidente de la commission des relations extérieures de la chambre haute n’exclurait pas l’hypothèse de relancer le sujet à la rentrée de mars avec une autre procédure parlementaire.