Par Siméon Isako
La commission de l’Union africaine a donné sa position au sujet de la crise sécuritaire persistante à l’Est de la RDC à la suite de l’agression Rwandaise sous couvert du M23.
Moussa Faki Mahamat, qui s’est exprimé au nom de la commission a apporté son soutien aux processus sous régionaux en cours.
Il a indiqué que cette situation n’est malheureusement pas nouvelle. D’après lui, depuis plus de deux décennies, l’Est de la RDC est en trouble.
«…C’est éprouvant pour le peuple congolais, pour son voisinage et c’est éprouvant pour le continent. Dans ce genre de conflit, il faut nécessairement une solution politique: le processus engagé à Nairobi et les efforts du président angolais. Ces efforts combinés doivent nous amener à une solution politique. C’est ce qu’on préfère», a-t-il déclaré.
Réagissant au refus de Kinshasa de négocier avec le M23, Moussa Faki Mahamat appelle pour sa part à un processus plus inclusif.
« A écouter le facilitateur Uhuru Kenyatta, les discussions de Nairobi doivent continuer. C’est aux congolais de déterminer qui vont participer à ces rencontres. Il est souhaitable, dans le cadre de la recherche de la paix, qu’elles soient les plus inclusives possibles. Dans tous les cas, ce sont des parties elles-mêmes qui savent de quoi il s’agit », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron, président Français, évolue aussi dans la même logique que celle de l’UA.
Il s’est dit préoccupé par cette situation d’instabilité dans la orientale de la RDC.
Macron qui dit réitérer son soutien aux efforts diplomatiques régionaux pour favoriser une désescalade et un règlement de la crise actuelle, dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda et le déploiement d’une force militaire régionale de l’EAC, a insisté sur la nécessité de réamorcer un dialogue « politique inclusif » afin d’aboutir à un retrait progressif du M23.
« Je suis très préoccupé par la situation d’instabilité à l’Est de la RDC parce que c’est le plus grand pays de la Francophonie. C’est un pays qui a déjà connu des drames et on le sait que quand la violence s’installe c’est pour le pire. Et donc nous soutenons les processus régionaux mis en place il y’a plusieurs entre autres, le processus de Nairobi. La position qui est la nôtre ce que nous devons arriver à un retrait progressif du M23. Nous avons soutenu l’initiative d’installer les forces est africaines de sécurité dans le cadre du mandat des Nations Unies pour progressivement stabiliser militairement cette région et en particulier l’exemple de Bunagana mais la partie maintenant est un peu au-delà sur lesquelles les forces ont pu s’étendre. Et ce qui va avec c’est la nécessité de réamorcer un dialogue politique inclusif pour traiter du sujet », a déclaré le Président Emmanuel Macron.
Face à toutes ces prises des positions , plusieurs analystes voient l’intention implicite de l’UA et la France de pousser Kinshasa à intégrer le M23 aux discussions de Nairobi.
Le gouvernement congolais avait indiqué que le M23 pourrait être réintégré au dialogue à condition qu’il se retire de toutes les zones occupées.
« L’idée aujourd’hui et cela doit être bien clair, le M23 doit se retirer des positions occupées avant d’être réintégré dans le processus comme tous les autres groupes armés parce que s’ils ont été exclus du processus c’est parce qu’ils ont recouru aux armes », avait fait savoir le ministre congolais de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.