Par Siméon Isako

Matata Ponyo, ancien premier ministre clame son innocence dans le dossier Sicomines qui a fait perdre plusieurs milliards de dollars à la RDC.

Dans sa communication faite ce mardi 21 février 2022, l’ancien argentier de la RDC qui rejette la responsabilité sur Joseph Kabila et son cabinet , fait savoir qu’au moment de la signature du contrat sino-congolais , lui était au BCECO.

« Je n’ai jamais signé des contrats chinois« , a écrit Matata sur son compte Twitter.

Et d’ajouter « Ils ont été signés 2008 alors que j’étais D.G du BCECO et non ministre des finances. L’exécution de ces contrats se faisait exclusivement par le Bureau de suivi des contrats chinois qui dépendait de la Presidence et non du Gouvernement« 

Alors que cette communication de l’ancien premier ministre charge Kabila et ses proches dont Moïse Ekanga, plusieurs analystes estiment que ce discours de Matata « est un faux-fuyant au regard de plusieurs dossiers judiciaires qui pèsent sur lui.

Ils vont plus loin pour déduire que « le tweet de l’homme à la cravate rouge n’a pour objectif que de discréditer le pouvoir en place ».

Il y a quelques jours l’Inspection Générale des Finances (IGF) a rendu public le rapport de sa mission sur la convention de collaboration d’avril 2008 entre la RDC et le groupement d’entreprises chinoises appelé communément « Contrats chinois« .

Signés en 2008, ces contrats visaient à mettre à la disposition des entreprises chinoises les gisements miniers à la hauteur de 90 milliards de dollars et en contrepartie ces entreprises auraient construit des infranstructures de base pour l’Etat congolais à savoir :

  1. La construction de 5000 logements sociaux ;
  2. La construction de 2 barrages hydroélectriques à Katende et à Kakobola ;
  3. La construction de 3700 Km de rails ;
  4. La construction de 145 centres de santé dans les 145 territoires de la RDC ;
  5. La construction de 31 hôpitaux de 150 lits chacun ;
  6. La réhabilitation complète des aéroports de Goma et Bukavu ;
  7. La construction de 2 universités modernes.
    Tous ceci n’avaient pas été fait et Certains de ces projets sont aujourd’hui financés par la République dans le cadre du projet PDL-145 territoires.

L’État congolais n’a presque rien gagné sur un revenu de 10 milliards de dollars dans l’exploitation de Sicomines. L’État n’a bénéficié que de 800 millions (Infrastructures difficilement retraçables sur terrain)

L’IGF a relevé plusieurs irrégularités dans ce contrat chinois notamment ce qu’elle qualifie de caractère arbitraire, discriminatoire et illégal de la fixation ainsi que de la répartition du capital social sous évalué à USD 100 millions à raison de 68% des parts pour le GEC et 32% pour le groupe Gécamines alors que l’article 2 de la loi n°77/027 du 11/11/1977 précise que les personnes physiques ou morales étrangères ne peuvent pas détenir plus de 60% du capital social.

Eu égard aux éléments relevés dans les conclusions dégagées sur le contrat chinois, l’IGF a demandé à l’Agence de pilotage de coordination et de suivi des conventions, de collaboration entre la RDC et les partenaires privés (APCSC) pour réviser ce contrat chinois.
Face à ce qui est qualifié de « braquage financier », plusieurs ONG de lutte contre la corruption appellent à enquêter et auditionner Joseph Kabila, ancien président de la République, Matata Ponyo, ministre ds finances, Adolphe Muzito, premier ministre et Moïse Ekanga, coordonnateur de ce projet.