À l’occasion de la visite de son homologue congolais au Caire, le président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi a exprimé son hostilité à toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures des États. Une position saluée par Joseph Kabila.
Pourtant, les derniers bouleversements en Égypte ont vu une intervention occidentale en sous-main changer le cours de la révolution anti Moubarak de 2011.
Un an seulement après la chute du Raïs chassé par les révolutionnaires de la place Tahrir, les Frères musulmans au pouvoir sont à leur tour décriés : l’inflation qui explose à 9 %, le chômage qui grimpe de 12,6 % à 13, 2 % ou encore les inquiétudes sur la situation des droits de l’homme. Un tableau auquel est venu s’ajouter la menace de l’implantation des mouvements djihadistes affaiblis sous l’ère de Hosni Moubarak.
Le mercredi 3 juillet 2013, les rues du Caire sont prises d’assaut par les Égyptiens. Klaxons et cris de joie. Après plusieurs mois de bras de fer entre des manifestants et le nouveau pouvoir, l’armée conduite par un certain Abdel Fatah Al-Sissi dépose le président démocratiquement élu Mohamed Morsi et suspend la constitution.
Dans la foulée, la France prend acte. Si les États-Unis ont annoncé la suspension de 1,5 milliards de dollars versés chaque année à l’armée égyptienne, ils ne tarderont pas à saluer l’arrivée d’un rempart contre le terrorisme dans une région sensible. De quoi faire bondir Al-Qaïda qui n’hésite pas d’accuser les Américains d’avoir comploter avec l’armée pour renverser un président démocratiquement élu.