Un an jour pour jour. Ou presque. Et c’est reparti. Comme deux gouttes d’eau, le milieu de l’année 2017 ressemble de manière étonnante à celui de 2016. Et pour cause, une ville, celle de Lubumbashi, vers lequel tous les projecteurs seront de nouveau tournés ce mercredi 19 juillet, et un nom, celui de Moïse Katumbi dont chacun attendra le sort. Condamné à 3 ans de prison dans l’affaire de spoliation d’un immeuble, l’ancien gouverneur du Katanga est convoqué par le tribunal de grande instance pour un procès en appel. Mais en toile de fond, c’est la « guerre » Kabila-Katumbi que bien de regards scruteront. L’acte 2 d’une course poursuite sans merci.
Pour la garde rapprochée de l’opposant, il n’y a pas de doute, le Pouvoir va récidiver. Et le porte-parole de l’ex gouverneur, Olivier Kamitatu, en a même la conviction en hésitant pas de cibler mardi les magistrats qui seraient, selon lui, l’objet de nouvelles pressions visant à faire condamner coûte que coûte son champion.
Joseph Kabila à Lubumbashi
Après l’affaire Chantal Ramazani Wazuri, du nom de la juge qui avait condamné Moïse Katumbi en première instance avant de se rétracter quelques semaines plus tard, parce qu’ayant « signé la condamnation sous la menace », les soupçons similaires sont allés très vite aujourd’hui encore en direction des services de renseignements. Infos ou intox ? En tous cas la présence du chef de l’État, arrivé mardi dans la ville et précédé quelques heures plus tôt par le ministre de la Justice, le très redouté Alexis Thambwe Mwamba, a de quoi renforcer la théorie du complot martelée toute la veille du côté de chez Katumbi.
La présence de Joseph Kabila, à quelques encablures des lieux où des juges doivent prononcer une décision lourde de conséquence pour la suite de la crise politique qui secoue le pays depuis de longs mois, donne en effet, une dimension beaucoup plus pesante au procès. Dans quelle direction les magistrats vont-ils regarder ?
Confirmation ou acquittement ?
Deux scenarii sont possibles. Soit, la condamnation est confirmée et la présence de Joseph Kabila à Lubumbashi donnera l’impression d’avoir pesé dans la balance. Ce qui apparaitrait comme une situation dans laquelle un président de la république se serait assuré personnellement d’écarter de la course présidentielle son principal opposant. Soit, Moïse Katumbi est acquitté et en ce moment-là, la justice aurait offert au très populaire opposant la possibilité d’un retour triomphal triomphal au pays. Scénario peu probable au vu des soupçons qui pèsent sur la procédure et des relations tendues entre le Pouvoir et le candidat déclaré à la présidentielle.
Proche de Moïse Katumbi, le président du Rassemblement Félix Tshisekedi a d’ailleurs trouvé une formule propre à lui pour résumer la situation : « une parodie de procès va se jouer ce 19 juillet à Lubumbashi ».