Des corps peints en rouge, mention « Kasaï » en rouge, sur un calicot placardé à l’intersection des planches de la croix pour dénoncer le sang qui coule du coeur de la République démocratique du Congo, 2 lampes suspendues aux bouts de la planche horizontale de la même croix, soutenue elle-même par un poste téléviseur pour exiger toute la lumière sur les massacres qui endeuillent les familles kasaïennes. À Goma, des artistes plasticiens, Mugabo Benoît, Benito Mupenzi, Precy numbi et Cruz Taylors ont mobilisé tout leur talent le jeudi 23 juin, pour exprimer par l’art, leur ras le bol contre l’insécurité criante dans les provinces du Kasaï.
Ce spectacle épicé de danse et déchirures d’habits pour pousser les gomatraciens en particulier et les congolais en général à décrier l’insécurité en RDC n’est pas allé loin. L’irruption inopinée des éléments de la police a mis fin à une scène aussi mélancolique que divertissante. Ces 4 artistes, acteurs de circonstance ont été interpelés, conduits à la mairie de la ville de Goma, sans finir leur film et se retrouvent au parquet général de la ville où ils sont détenus. La justice congolaise ne cautionne pas que ceux-ci aient manifesté sans autorisation préalable.
La notabilité locale qui a déjà haussé le ton en déplorant cette situation n’est pas encore entendue. Selon maître Jean-paul Lumbu Lumbu, ces jeunes artistes ont été arrêtés d’une manière injuste par la police. En ce jour, ils sont à leur deuxième jour de détention sans même avoir été auditionnés. Le juriste exige leur libération immédiate, sans condition.