La rébellion d’Ève Bazaïba n’aura duré que 24 heures. Le Front pour le respect de la Constitution dont le MLC est le principal parti a bien signé l’arrangement particulier vendredi. C’est le très Bembiste Fidel Babala qui a conduit la délégation au Peuple du peuple pour apposer la signature. Au grand dam de la « dame » de fer.
« Le front est une structure, les individus ne comptent pas », s’est expliqué le secrétaire exécutif adjoint du MLC tout en rappelant que c’est lui qui avait conduit la délégation du Front aux négociations avant de passer la main à Ève Bazaïba. Aujourd’hui, l’enjeu de l’« arrangement particulier » déborde les compétences des uns et des autres jusque dans les cellules de la Haye.
« Les gens sont interchangeables. Quelle que soit la personne, il y a un chef du parti. C’est Jean Pierre Bemba qui a validé la signature », a assené le « Fidel » des fidèles.
Pour Ève Bazaïba, c’est un coup dur. Au-devant de la scène durant tout le dialogue du centre interdiocésain, prenant parfois le risque en défiant le patriarche Étienne Tshisekedi et son fils, Félix, qui ne devaient pas se partager la Primature et la présidence du CNSA entre père et fils.
Bazaïba désavouée
Revenue à la charge le jeudi pour dénoncer une démarche « machiavélique » de la MP consistant à faire signer l’arrangement particulier alors même que les mesures indispensables pour la réussite de la transition n’étaient pas garanties, la députée pensait bien faire. Mais c’était sans compter avec le mode de fonctionnement du parti de l’ancien vice-président de la république depuis 10 ans qu’il est coincé à la Cour Pénale internationale.
Malgré son éloignement de la vie politique en RDC, le « chairman » garde la mainmise sur son parti. Par sa volonté les secrétaires généraux se sont succédés et quand il le souhaite, le MLC participe ou pas à des actions collectives de l’opposition.
Bref, Bemba sait surfer sur les opportunités pour continuer à se maintenir en « vie ». Ève Bazaïba l’a appris à ses dépens.