C’est l’autre évènement important de la semaine concernant la situation en République Démocratique du Congo. Ce jeudi ou ce vendredi le Conseil de sécurité votera une résolution pour renouveler le mandat de sa force de maintien de la paix sur place appelée la Monusco.
Sensée, au départ, renforcer les capacités des casques bleus pour la protection des civils dans l’Est du pays, la désormais très attendue résolution intervient dans un contexte complètement diffèrent : la crise politique dans le pays s’est amplifiée, l’insécurité s’est déplacée vers le centre du pays, des policiers et des civiles massacrés et deux agents de l’ONU dont un américain tué.
De quoi créer des tensions parmi les Etats membres du conseil de sécurité à la veille d’un vote crucial. Les États-Unis, notamment, touchés par l’assassinat de leur compatriote Michal Sharp sur le sol congolais, ne cachent plus leur colère à la fois contre l’ONU et le régime congolais.
« Les Casques bleus de l’ONU en République démocratique du Congo sont en train d’aider un gouvernement corrompu et en proie à ses citoyens », a déclaré mercredi la représentante des États-Unis à l’ONU Nikki Haley devant le Conseil onusien des relations exterierieures, a révélé l’agence Reuter. L’envoyée de Donald Trump a par ailleurs invité les Nations à faire preuve de « décence » et don « bon sens » sur le dossier congolais pour « en finir ».
Des mots très durs qui annoncent la tonalité du débat dans les prochaines heures au Conseil de sécurité des Nations unies. Tandis que parmi les grandes puissances détentrices du droit de veto, la RDC compte déjà un ami et non de moindre, la Russie qui veillera aux intérêts de Kinshasa. En effet, Moscou, par la voix de son ministre des Affaires étrangères a déjà prévenu. Il ne sera pas question d’étendre le rôle de la Monusco dans l’organisation des prochaines élections.
Les autorités congolaises tiennent à leur souveraineté y compris concernant le processus électoral où elles ne veulent pas voir des étrangers venir y fouiner leur nez. Ça tombe bien pour le régime, la Russie non plus n’en veut pas.
En tout cas, comme dans les années 1960, en pleine guerre froide lorsque russes et américains s’étaient livrés un bras de fer musclé autour de l’envoi de l’ONUC, la première mission de maintien de la paix de l’ONU au Congo, l’histoire va-t-elle se répéter ? Alors que la crise politique et la situation sécuritaire qui se dégrade chaque jour dans le pays ont réussi à former des camps parmi les puissances.