A quelques heures seulement du délai butoir de la signature de l’arrangement particulier, Jean-Bertrand Ewanga, secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République ne cache plus son pessimisme face au blocage qui s’est cristallisé notamment sur les ministères régaliens, la désignation du futur locataire de la Primature, la problématique de la continuité ou non de la médiation de la Cenco et le remplacement du président du comité national de suivi de l’Accord.
Pour Ewanga, la Majorité porte la responsabilité de l’échec et portera toute la responsabilité des conséquences que pourra engendrer l’atomisation du compromis politique signé le 31 décembre dernier.
« L’impasse qui est créée appelle le peuple à prendre ses responsabilités. Et pour cela nous allons appuyer sur le bouton rouge pour que l’article 64 soit appliqué. Le peuple congolais doit barrer la route à tout individu ou groupe d’individu qui qui veut conserver le pouvoir par la force », a déclaré le président du Front citoyen pour la République au cours d’une interview exclusive accordée à CAS-INFO ce samedi.
« L’histoire risque de se répéter »
Trouver une issue heureuse à ce stade pour que la signature de l’arrangement particulier intervienne comme prévu le lundi 27 mars devient impossible, se décourage Jean-Bertrand Ewanga. « Je n’y crois plus. Et cela où je donne totalement raison au Sg de l’Udps, Kabund, de s’être retiré. Il a honoré notre peuple. C’est cela la vision de prise en charge face à une Majorité qui cherche à gagner du temps. La seule option, c’est que le peuple se mette debout », a-t-il enchainé.
Même à l’idée d’une éventuelle prolongation des discussions, la position de Ewanga reste ferme : « Quel est l’intérêt pour nous de continuer à discuter dès lors que la MP s’en tête à son schéma ? », s’interroge-t-il.
Et de conclure : « Personne ne tire les leçons de l’histoire. En 1960 le conflit entre le président Kasavubu et son Premier ministre Lumumba, les avait emportés tous deux. Puis, vint le tour de Mobutu. Avec lui, le peuple s’est réuni à la Conférence nationale souveraine et a élu son Premier ministre pour qu’on aille aux élections. Mobutu s’est entêté. A la fin, l’AFDL avait tout balayé. L’histoire risque de se répéter ».